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mercredi 11 décembre 2013

Noëls parallèles

Une lumière crue inonde brusquement le local . Troublé dans son repos, Victor, surpris et vaguement inquiet fait un tour, puis deux, puis trois; Victor tend tous ses muscles et s'élève le plus haut qu'il peut mais la lumière est partout; impossible d'échapper à cette clarté. Victor a peur, Victor a faim; trois jours qu'on ne lui a pas donné à manger et maintenant ce rayon lumineux... Il continue ses tours mais la faim le tenaille et la terreur s'installe . Il ne peut rien faire d'autre que tourner, dans un sens, dans l'autre, sans cesse, mais de moins en moins vite parce qu' il s'affaiblit.... Sa bouche s'ouvre et se referme d'un tic machinal. Le temps passe. Soudain, un changement. la lumière vient de disparaitre, elle revient, disparait à nouveau. Finalement une ombre s'installe entre la lumière et lui. Est-ce bon signe? Un frisson l'agite; il se remémore l' ombre qui a précédé le moment où on l'a séparé de ses frères, l'effroi et la panique avant qu'on ne l'arrache de son lieu de naissance où il évoluait si aisément entouré des siens , l' indescriptible sensation de suffocation qui avait suivi, puis la torture, l'impossibilité de se mouvoir pendant des heures et finalement l'abandon ici où depuis il demeure solitaire... Tout allait-il recommencer ?
 
Au même moment, pas très loin pourtant, une fillette bat des mains devant le clignotement de la guirlande lumineuse qu'on vient d'ajouter au sapin de Noèl . Mamie surveille d'un oeil indulgent mais distrait. Le souvenir lui revient du sapin de son enfance, pas de guirlande magique mais de minuscules lumignons que l'on devait introduire dans un bougeoir métallique muni d'une pince; il fallait alors y coincer une branche du sapin . Pas si simple, non... les recommandations anxieuses de sa mère lui reviennent en mémoire " tiens ta bougie bien droite ", oui, oui, elle se souvient, bien droite et libre de brûler sans atteindre une seule aiguille de pin sous peine de voir l'arbre s'embraser... Elle a six ans, elle s'applique, elle sent la main de sa mère qui guide ses efforts... le vertige l'envahit, elle tressaille mais se reprend... Elle ne partagera pas ce souvenir ... Faut-il à son age rappeler qu'elle a été enfant, risquer le regard incrédule des plus jeunes , taxer leur imagination ? Sa petite fille bat des mains , s'émerveille, se retourne vers elle pour partager sa joie, allons, on l'aime encore et elle, elle aime toujours...
 
Felix le chat, enroulé au fond du canapé, désapprouve de ce remue-ménage. Non seulement ce capharnaüm trouble son bien-être mais il lui faut endurer les cris des enfants , le bruit du papier froissé , les allées et venues continuelles et surtout le manque total d'intérêt pour sa personne. Lové à sa place habituelle, il n' a pas reçu une seule caresse depuis ce matin, et encore, sa maitresse paraissait bien distraite en le grattant sous le menton ; d'ailleurs à peine avait-il commencé à ronronner qu'elle l'abandonnait pour s'affairer dans la cuisine. Felix tient sa vengeance : il se lève, s'étire lentement, fait le dos rond et d'un bond saute sur le guéridon. Il n'en a pas le droit, il le sait mais justement.... Il n'est qu'à moitié content de son exploit. Le guéridon est bien plus encombré que d'habitude, on y a mis la lampe de bureau et la boite à cigares qu'il a fallu déplacer pour que le sapin trouve sa place. Felix est de très méchante humeur . La lampe est allumée, il n'aime pas cette lumière et elle lui chauffe un peu trop le dos mais il est décidé à déplaire. Il essaie plusieurs positions, tourne sur lui-même et finalement parvient à se loger entre la lampe et l'aquarium adoptant la position du sphinx, pattes de devant bien droites; il fait mine de fermer les yeux mais ne perd rien des activités qui l'entourent. Combien de temps faudra-t-il pour qu'on s'occupe de lui? Il attend, un sphinx sait attendre.
 
Maman referme les boites qui contenaient les décorations. Tout est en ordre; elle redresse l'étoile en haut du sapin et recule pour apprécier l'effet. C'est à ce moment qu'elle remarque Felix sur le guéridon. " vilaine bête, que fais-tu là ? ". Felix plisse les yeux et feint de ne pas prêter attention à la remarque. " FE - LIX - DE - SCEND - DE - LA - IMME - DIA - TE - MENT . " . Les syllabes clairement détachées et la fermeté du ton avertissent Felix qu'il va falloir obéir sous peine de bannissement. Felix ne veut pas sortir, cette nuit peut-être, mais pour l'heure, il est plus sage de se conformer. Hautain et superbe, il se redresse lentement, s'étire légèrement et d'un bond élastique rejoint le plancher. Le dos tourné à l'assistance, la queue droite et tendue, il s'éloigne à pas comptés, mettant dans sa lenteur féline tout le dédain que lui inspire l'agitation ambiante.
 
" Il va à la cuisine, manger ses croquettes " dit Mamie,
 
"Ah, cela me fait penser," dit Maman, " je ne me souviens même plus si j'ai nourri le poisson rouge ces jours-ci... Pierre, donne donc une ou deux pincées à Victor " . 

                                                                                                       Colette. 

mardi 10 décembre 2013

Les Noëls de notre enfance

         Mardi 3 décembre , nous nous sommes réunies à la médiathèque du Boulou pour évoquer les Noëls de notre enfance.
          C'est un voyage dans le temps mais aussi dans l'espace que nous avons vécu .
          En effet ,chacune des participantes a eu plaisir et émotion à raconter un Noël de son enfance. Nous sommes revenues  aux poupons en celluloïd , aux poupées en chiffon , aux santons de la crèche , aux bougies sur le sapin . Il y a eu les Noëls juste après la guerre , Noëls , bien sur , un peu tristounets ; les Noëls de joie pure et d'extase pour nos yeux de petites filles . Nos petits enfants garderont-ils des souvenirs aussi émerveillés que nous , eux qui ont tant et tant de cadeaux tout au long de l'année ?
           A tout cela s'est ajouté avec bonheur l'évocation de Noëls étrangers :
           Caroline a raconté ses Noëls au Congo où l'on mange des ananas et des mangues mais aussi des petits gâteaux qu'elle a comparés à nos "bougnettes ". Le "sapin" est un palmier ou des feuilles de manguier décorées de fleurs qui ornent les magasins .  Les jouets , souvent offerts par les entreprises, sont les mêmes que chez nous (ballon , petite voiture , dinette , poupée en tissu ). L'important est la représentation de Bethleem à l'église et surtout le partage du repas avec toute la famille et les voisins : on peut se retrouver à 50 ou 60 invités chez "le chef de famille " , chacun apporte quelque chose et on partage une abondante nourriture . L'accent semble mis sur le rassemblement et le partage .
             Amada et Victoria nous ont fait vivre , elles , le Noël en Espagne avec des concours de crèche dans certains villages , le tourteau de Noël (que l'on trouve toujours dans les pâtisseries ) , les processions des Rois Mages , les 12 grains de raisin à manger le 31 décembre au son des coups de minuit . Amada nous a raconté que l'on donnait des boules de charbon aux enfants qui n'avaient pas été sages ...... mais rassurons-nous , ce charbon-là était en sucre et donc bon à croquer!
              Enfin   Kristen  nous a emmenées en Suède là où il fait -30 dehors mais +30 dedans! Il fait froid , donc on  tue le cochon et on mange charcuterie , grillades .... Là haut c'était surtout les Lutins qui étaient connus pour apporter les cadeaux , le Père Noël a été introduit plus tard . Quant à la "Sainte Lucie" fêtée le 13 décembre , fête des lumières , ce n'est pas vraiment une fête familiale , c'est presque une fête "nationale" , par exemple les demoiselles aux bougies déambulent dans l'aéroport pour apporter la lumière , brillant symbole .
              Voila le voyage que nous avons partagé ce mois de décembre
             
               La prochaine séance , le 7janvier sera consacrée aux "petits riens du quotidien" Venez aussi nombreuses !

                Bonnes fêtes de Noël

dimanche 8 décembre 2013

Noël , il y a longtemps

     Pour moi , il y a eu les Noëls avec le Père Noël , le Noël de rupture avec lui et les Noëls d'après

               Le Noël dont je me souviens le plus doit dater de mes 5-6 ans . J'ai eu, ce Noël-là, le plus beau de tous mes cadeaux : un poupon dans son landau ... un poupon en celluloïd comme on avait dans notre enfance , dans un landau blanc avec capote et dessus bleu-marine . Le poupon était assis, bras tendus, sourire figé, beaux yeux bleus , (des yeux qui se fermaient!). J'ai voulu aussitôt le prendre dans mes bras pour le caliner. J'ai décroché le dessus de landau et là ...... mon poupon n'avait sur les jambes qu'un léger drap ! brodé certes mais il faisait froid!! Le Père Noël n'avait même pas mis une couverture alors que nous étions en plein hiver! A quoi pensait ce Père Noël indigne? J'imagine aujourd'hui combien maman devait être mal à l'aise: Et je crois -mais peut-être cela est-il un faux souvenir ?- que ce drap qui seul couvrait mon bébé , mon enfant , avait été brodé par ma soeur . Comme elle a du être déçue!! Ce drap , je l'ai encore ! Quant au poupon , il a fini tristement ... mais c'est une autre histoire que je vous conterai un autre jour
                 Mon deuxième grand souvenir est un Noël plus tardif . Vers 8-9 ans , j'avais beau affirmer à mes copines d'école que le Père Noël existait.. (je leur concédais que ce n'était pas lui qui rangeait tout devant la cheminée , il se contentait de laisser tomber les jouets avec une corde et les parents les disposaient ensuite autour deu sapin et devant la cheminée) , je sentais bien que tout cela était plus histoire pour petits , légende , que réalité et que les parents avaient un plus grand rôle à jouer . J'ai été assurée de cela quelques jours avant la fête : Mon grand-père qui portait ses salades au marché de Perpignan tous les jours d'hiver avait eu pour mission , ses affaires faites , d'aller m'acheter un jeu de croquet . Que n'aurait-il pas fait pour sa petit-fille ?!Le voilà rentré , tout souriant , -ce devait être un jeudi puisqu' j'étais à la maison - et raconte sa mésaventure à ma grand-mère . Moi , j'étais dans l'escalier et j'ai tout entendu et compris !Il avait demandé un "jeu de crochet" au lieu de croquet et de raconter à mémé comment lui et la vendeuse avaient fini par se comprendre ! Alors là , plus de doute le Père Noël , c'était fini , il fallait y renoncer ... et j'étais soulagée ..je savais la vérité , je n'en aimais que plus mes parents de m'avoir toujours gâtée .....
                   Par la suite , plus de Père Noël mais toujours des cadeaux , le sapin , la crèche toujours confectionnée par papa avec du liège , de la mousse tout fraiche , les santons ressortis tous les ans , le "Minuit Chrétiens " chanté à minuit exactement par mon cousin dans l'Eglise comble . Deux souvenirs encore
            Mon parrain et son épouse étaient les pourvoyeurs de livres . Un livre , à l'époque , c'était autre chose qu'aujourd'hui , je crois que c'était presque un objet de "luxe" .Ma tante me disait :"fais moi une liste " et ma mère ajoutait "pas trop longue" Nous savions que j'aurais tous les livres inscrits sur la liste !Alors je ne devais pas exagérer! mais quelle joie de recevoir 5 ou - livres dans un même paquet! Je me souviens en particulier avoir eu tout le théâtre de Giraudoux , je les ai encore , un peu jaunis à l'intérieur , un peu fanés à l'extérieur  ? C'était après "les contes d'Andersen " et " Le petit chose"   tous dans de belles reliures .
            Je vais terminer cette évocation des Noëls de mon enfance par deux adjectifs : "utile et agréable". Je n'ai jamais voulu connaitre mes cadeaux à l'avance . Mais je jouais avec maman à les deviner . Je posais sans cesse des questions sur la grandeur , la couleur , etc , pour imaginer le cadeau; Maman me répondait souvent par ces mots :"c'est utile et agréable " et c'était une belle robe de chambre bien chaude venue de ma marraine , c'était une écharpe et des gants , c'était une trousse de toilette , c'était des mouchoirs brodés de fleurs !!!!. C'est  vrai , c'était utile et agréable , utile , ça servait , agréable,  ça montrait l'amour que me portait ma famille
           C'était  Noël..... avant !                                  Françoise

Un soir de Noël pas comme les autres

         Je suis née quelques mois avant la déclaration de guerre . Il est évident que , après cette date , les soirs de Noël ne ressemblaient en rien à ceux qu'avaient vécus ma Soeur de 11ans mon ainée .
          Les 25 décembre de mes 7et 8 ans m'ont laissé un vague souvenir!
          La première fois , le matin au réveil , j'avais découvert devant la cheminée une chambre à coucher et une salle à manger de poupée amoureusement confectionnées , peintes et décorées par mon Père . Dans le lit reposait une poupée de toutes les couleurs(que je trouvais très bizarre!) tricotée par ma maman avec tous les restants de laine qu'elle avait pu récupérer..
          L'année de mes 8 ans , j'avais écrit au Père Noël , lui expliquant que j'avais été très sage, que j'avais bien travaillé à l'école et je lui demandé d'avoir la gentillesse de mettre pour moi dans sa hotte un poupon comme celui que j'avais vu dans les bras de ma soeur sur une "vieille" photo d'avant la guerre, on aurait cru un vrai Bébé. Depuis que j'avais vu cette image , je révais de ce poupon que je pourrai bercer , habiller , chouchouter . Le prénom était déjà choisi : ce serait Patrick.  J'ai su par la suite que mes parents avaient tout fait pour me faire plaisir mais il n'était pas encore facile de se procurer des jouets , leurs recherches avaient échoué. La voisine leur avait proposé une grande poupée ancienne à la tête en porcelaine , aux jambes et aux bras articulés. Il est vrai qu'elle était belle mais elle ne ressemblait en rien à un enfant et le visage semblait un peu vieux..... Je ne cachais pas ma déception!  Je ne feria jamis plus confiance au PAPA NOEL, il n'avait rien compris à ma demande, j'étais déçue , je lui en voulais !.....
          Mais l'année suivante , ce fut une tout autre histoire .... une belle et inoubliable histoire !!
Ma soeur venait de se marier , elle vivait avec son époux sous le toit de mes parents , crise de logement étant....;; je ne croyais plus au Père Noël , je savais que les ressources étaient réduites à la maison , je n'attendais rien si ce n'est ce bon repas en famille qui était annoncé et qui devait se faire dans la pièce occupée par ma soeur et mon beau-frère. La salle était restée close toute la journée interdiction formelle d'ouvrir les deux battants de porte
        Nous étions prèts à diner, je trainais un peu à la cuisine, mes parents , ma soeur , mon beau-frère s'étaient discrètement infiltrés dans la salle de réception. Je les rejoignais et là ....ce fut magique !!! Un sapin scintillant de mille lumières se dressair près de la cheminée . J'étais médusée, je n'avais jamais vu d'arbre de Noël... La décoration était extraordinaire , des bougies allumées , des angelots, des objets miniatures suspendus ça et là.. Je croyais rêver.... mais ce n'était pas tout.....
         Au pied du sapin , un baigneur en celluloïd habillé d'une barboteuse et d'une brassière bleues me tendait des bras aussi potelés que ceux du Bébé voisin . Il avait une layette complète , je pouvais le changer de vêtements , bonnet , burnous , chausson , rien ne manquait.
         Il y avait aussi 2 livres de la collection"bibliothèque verte" mais Patrick fut le plus beau cadeau de mon enfance et demeura mon confident durant de longues années
          Par la suite , nous avons eu de très beaux et émouvants soirs de Noël avec nos Enfants , nos Petits-Enfant et arrières petits enfants . j'aimerais que soit gravé dans leur mémoire un aussi extraordinaire jour de Noël que celui que j'ai vécu l'année de mes 9 ans

                                                                                          Nicole

Le Noël de notre enfance

              J'ai eu , comme on dit , une enfance heureuse. Entre une maman-poule et un papa bien présent, je n'ai pas eu à souffrir le moins du monde. Je ne peux pas dire que j'ai manqué de quoi que ce soit. Ma maman avait été privée de l'affection de sa mère et ,devenue mère à son tour , elle nous a choyées , ma soeur et moi.
            Mes parents formaient un couple uni et le travail de papa suffisait à subvenir aux besoins de notre petite famille.  Maman était ce que l'on appelle une mère au foyer et de ce fait , nous étions privilégiées
            Les Noëls de mon enfance n'étaient pas particulièrement festifs.Maman , qui était l'ainée de cinq enfants et qui les avit élevés en quelque sorte, savait le prix du sacrifice . Combien de fois m'a-t-elle dit que , à son époque , Noël , c'était tout simplement une orange ? Donc , dans les années 50-60, , il y avait certes cette fête mais cela restait très discret .
           C'est plutôt la confection de la crèche qui devenait un rituel symbolique . Ce sont ces préparatifs là qui me reviennent en mémoire. On allait chercher tous les éléments remisés depuis le Noël passé .Le papier kraf de couleur marron était plié de façon à simuler une grotte, une cavité où logeraient Joseph et Marie et où on déposerait Jésus le soir du 24 décembre. Les santons étaient disposés sur de la mousse fraiche ou sur de la paille qu'on prélevait dans des cagettes de légumes. On faisait couler une rivière en papier argenté de chocolat. Mais la vierge Marie restait la plus belle . Cependant une autre lui faisait de l'ombre : une belle laitière , à moins que ce soit une bergère, peu importe , mon souvenir s'estompe, bref une femme aux formes généreuses que l'on comparait à l'époque à Gina Lolobrigida! Elle attirait tous les regards avant que n'arrive l'Enfant-Jésus . les moutons avaient parfois une patte cassée , c'est que l'on ne renouvelait pas les sujets tous les ans!
           Cette crèche était l'occasion d'écouter chaque année le récit que maman nous en faisait. Il n'était pas question de Père Noël , seul le soucis de transmettre sa foi animait ma mère . Et pourtant , nous n'allions pas à l'église, non , maman , comme tous les soirs nous couchait bien sagement disant que c'étiat la plus belle nuit de l'année et que si nous étions sages , il y aurait quelques cadeaux le lendemain......Et le lendemain , la curiosité nous réveillait toujours assez tôt pour défaire les paquets ...;

                                                                                                               Jackie Ferrer



samedi 7 décembre 2013

Un petit matin de Noël

Loin d'ici, tout au bout du « Chemin des Dames », ma mémoire fait l'immense
saut pour attérir dans le « Bény Bocage » de mon enfance, où un château
dressé au milieu d'arbres centenaires, faisait naître en moi le vertige de
l'escalade.
Le vent qui gémit, quand il ne hurle pas à l'époque des grands froids, en faisant
grincer les volets d'acier, rappelle aux vivants combien cette terre meurtrie
laisse encore d'anciennes blessures, d'anciennes douleurs, s'échapper de son
ventre alourdi.
Mais ce matin là, tout était blanc et étrangement silencieux. Ma longue chemise
de nuit en coton tombait sur mes pieds nus, qui dansaient avec impatience sur
le carrelage un peu froid, près du beau sapin de Noël, dont les aiguilles encore
légèrement humides, mêlaient leur parfum à celui des oranges suspendues à ses
branches ; ses branches tendues vers le plafond comme mes bras vers l'aube
prometteur, le corps transi dans l'attente de l'apothéose.
Et puis, je ne me souviens plus très bien, des portes s'ouvrent, des cris
montent et je suis projetée dehors sur le palier recouvert d'une fine couche
de neige. Soudain, j'assiste au spectacle le plus incroyable, le plus merveilleux,
que je n'aurais jamais osé rêver. Un âne superbe se dressait devant moi, juste
assez gris pour qu'on ne puisse pas le confondre au manteau neigeux. Alors
d'un saut, je quittais le sol gelé pour ne faire qu'un corps à corps avec cette
créature extraordinaire. Même les flocons avaient suspendu leur vol et je
glissais vers le plus pur des bonheurs, tombé du ciel un petit matin de Noël.
Je me tournais alors vers l'horizon, me promettant qu'un jour, j'irai loin, bien
plus loin que le bout du monde. Je restais là, à califourchon sur Carichou,
fascinée par le point minuscule, d'un horizon tout blanc et tout nu.
Que soit bénit le jour de mon retour en conquérante dans le bocage de mon
enfance.
                                                            Nathalie.

mardi 3 décembre 2013

Noëls de mon enfance

Je vous préviens tout de suite: non seulement je ne suis pas là, mais en plus je vais parler pour ne rien dire.
Non seulement je n'ai pas la parole mais je n'ai pas davantage les mots !
Donc ma porte parole peut fermer mon billet si vous le  souhaitez.

Bon, alors c'est Non?

Quand le sujet a été décidé, je me suis trouvée sans aucun souvenir, sans une image, sans une évocation.
Noëls de mon  enfance?
Pas un n'est remonté en ma mémoire.

Alors je suis allée voir ma mémoire vivante: ma mère.
C'est vrai, j'ai une mémoire d'oiseau et ma mère une mémoire de cheval.
J'ai souvent recours à elle pour habiller de souvenirs mon passé lointain qui défile comme le ruban lisse d'une autoroute amnésique.

Bref, lorsque j'ai exposé le problème à ma mère, quelle ne fut pas ma surprise de constater une amnésie égale à la mienne! Rassurante, en tout cas!
Alors on a sorti l'artillerie lourde: les livres de vie de mon père qui évoquent au quotidien plus de 60 ans de vie, en l'occurrence ses agendas.
Et qu'y a t'on trouvé? Et bien, quasi rien! Oui, quelques jours avant Noël, mon père allait chercher un arbre: ça je m'en souvenais, il y avait toujours un arbre, et la crèche. Simplement ses agendas citent l'arbre et sa provenance.
Quant à la crèche, il l'avait fabriquée quand j'étais enfant ce qui fait que Jésus avait mon âge, les moutons et boeufs avaient échappé à l'équarrissage au fil des décennies et surtout battaient le record de longévité.
Là n'est pas le propos.
Mais sur le jour de Noël, aucune trace de Noël: pourtant 6 3 années de 25 décembre pouvaient défiler devant mes yeux. Je me contentai de mes 15 premières années. Le jour de Noël, mon père bricolait ou travaillait; je n'ai pas retrouvé trace de cadeaux, de repas et autres festivités sinon une messe de minuit en la cathédrale St Jean: grosse déception, ce fut une messe ordinaire vite bâclée.
Bref, Noël fut toujours un jour ordinaire mais pas sans cadeaux: j'avais des livres, moi qui adorais lire. Je ne me souvenais même pas de cela car des livres j'en ai toujours eu.

Sur ces entrefaites, mon frère de 6 ans mon cadet est arrivé et nous lui avons exposé le problème.
A ma grande stupéfaction, il s'est mis à égrener un stock de souvenirs, et les souliers dans la cheminée par ci, et les cadeaux par là...

J'en demeurai pantoise !

Je ne saurais pas davantage vous conter un de mes Noëls d'adulte, bien que les dernières années de ma vie à deux les soirs de Réveillon fussent consacrés à la famille.

A présent, depuis que je suis seule, je passe mes Noëls avec mes chats, alors je me fabrique vraiment des non souvenirs. Ou bien de félins souvenirs..

Et ça tombe bien: je déteste Noël ! Du plus loin que je m'en souvienne!

samedi 30 novembre 2013

Amis et amies de l'écriture , n'oubliez pas mardi 3 décembre !
 Nous nous retrouverons à 14H à la médiathèque du Boulou pour évoquer les Noëls de notre enfance
Venez nombreux et nombreuses lire votre texte ou écouter ceux de vos amis .
                      A mardi

mardi 19 novembre 2013

Collections et collectionneurs

Collection de papillons, d' œuvres d' art, de porte-clefs, de fèves de galettes de Rois, de voitures anciennes, de pièces de monnaie, de timbres, d' anciens documents, de vieux livres etc... la liste est longue, le choix appartient aux collectionneurs...cela peut être aussi de simples étiquettes, bouchons de champagne, des objets insolites …. dont l' intérêt nous semble désuet , nous pouvons aussi parfois être choqués par la valeur des biens amassés avec frénésie. Ceci peut nous sembler exagéré voire indécent d' investir dans des objets jamais assez rares, jamais assez beaux, coûteux , conservés précieusement, chouchouter, de réels trésors pour ceux qui ont su les dénicher. En réalité réagir de cette façon c' est avouer n' avoir rien compris! La personne qui collectionne est une passionnée
c' est pour elle une source d' intérêt, une occupation, une addiction, elle a été atteinte d' un virus.....
qui lui procure un énorme plaisir.
Dans ma prime jeunesse mes Parents auraient aimé me faire succomber à la tentation (qui ne concernait qu' eux-mêmes) c' est ainsi que je me suis retrouvée dans un premier temps confrontée à un album accompagné de timbres de tous les pays ; j' avais pour consigne de mettre d' un côté ceux qui étaient oblitérés, de l' autre ceux qui ne l' étaient pas... je devais m' assurer de leur parfait état, ils ne devait pas être endommagés , les dents devaient être déployées, régulières, sans déchirure... ensuite je devais chercher l' emplacement qui leur était réservé sur l' album, les disposer, mais surtout ne pas les coller..... Mon PAPA devait vérifier si je n' avais pas fait d' erreur... Pour moi c' était perçu comme un devoir , je n' aimais pas ! Mais....pourtant ! à l' insu de mes parents je rêvais sur les images que je voyais, ces hommes, ces animaux des pays d' Afrique ou d' ailleurs, dans mon esprit je voyageais grâce à ces paysages minuscules....
Pendant plusieurs années j' aidais donc mon Père à organiser « SON » album.... un peu plus tard, le virus m' a atteinte d' une autre façon . Puisque nous ne pouvions nous offrir de voyages hors frontières j' ai eu envie de contacts étrangers. Pour cette simple raison, pendant des années, j' ai entretenu une correspondance assidue avec une jeune fille anglaise, une Tunisienne, un Italien, Bien plus tard ce fut avec une « Professeur » de français à Buenos Aires en Argentine, un couple de Californiens, un Juge de Istanbul et une Japonaise ( je précise que la correspondance se faisait de part et d' autre uniquement en Français....) Je me réjouissais d' apprendre à les connaître, de découvrir les paysages qui étaient les leurs. Je leur parlais de mon entourage, de la vie en France.... voilà comment la collection de timbres s' est transformée pour moi en une collection d' amis de tous pays, de jolies cartes postales, de souvenirs joyeux et d' une idée fixe , celle qui me tient encore
«  l'envie d' écrire » et de me raconter...
J' ai aussi connu des périodes où j' ai entassé des objets divers : porte-clefs, disques vinyle, abonnements à des revues spécialisées.... ma toute dernière idée (celle d' une personne âgée) date d' une dizaine d' années environ, je récupère des éléphants de toute matière, de toute grandeur, de toute couleur , l' importance est que la trompe soit dressée vers le ciel.... (signe d' après les « on dit » d' un bonheur assuré....) qui ne tente rien n' a rien !

jeudi 14 novembre 2013

Collection par Amédine MAS

Tout juste comme tombait la nuit et que je venais d'allumer un feu de bois dans la cheminée, j'ai pensé au thème de demain : « les collections ».
Qui n'a pas été un jour collectionneur?

Comme tout un chacun, j'ai collectionné, enfant, les timbres. C'est quasi mon unique souvenir de collectionneuse. Je revois le grand album bleu et rouge avec un globe terrestre en couverture, symbolisant la provenance des timbres. Un timbre, ça fait rêver, ça fait voyager, on le manipule avec précaution, comme si on devait le casser ou briser le rêve.
On collectionne, on a quelque chose à soi, qui n'appartient qu'à soi, on touche, on caresse, on regarde, on enferme précieusement, jalousement; Et puis, c'est tellement convoité...

J'ai retrouvé cet album enfoui dans une armoire. Je l'ai exhumé, pour voir...et j'ai vu ...moins de timbres qu'en mon souvenir, plus pâles, plus ternes, sans le papier de soie dont je les croyais enveloppés. J'ai confronté mon image d'enfant avec celle d'adulte.
Combien? Un demi siècle plus tard?







A l'adolescence, j'ai collectionné les cartes postales anciennes, extraites du grenier familial, celles-là mêmes que j'avais massacrées pour récupérer les timbres.
Adulte et voyageuse, j'ai collectionné des cailloux. Non pour leur beauté. Juste pour leur originalité. Et pour les mots qu'ils me disaient tout bas en les regardant. Ils me parlaient de routes, de chemins, d'océans et de voyages. 






Que collectionnai-je aujourd'hui? Rien.
Une collection, au sens matériel du terme, on la crée, on la peaufine, on la cultive, on lui veut un cadre digne d'elle : un joli meuble, une étagère, une pièce de la maison, des murs...
Elle est à notre envie, elle fait partie de notre vie. 
Et pourtant. Et pourtant ...Une autre notion de collection.
L'autre notion de collection est celle dont on n'est pas maître, dont on se passerait bien, et qu'on ne montre pas, qu'on voudrait chasser de ses murs et de sa vie. Ce n'est pas vraiment une collection telle qu'on l'entend, mais ne dit on pas: « collectionner les déconvenues...ou les désillusions...ou les bévues »?

Alors, de quelles collections veut on parler aujourd'hui?
La festive délibérément choisie ou l'importune lamentablement subie.
 
 

dimanche 10 novembre 2013

Les chouettes

    Je ne suis pas une collectionneuse . Je dois tenir cela de ma grand-mère qui voyait dans tous les bibelots un "nid à poussière"
     Je ne suis pas collectionneuse et pourtant j'ai une collection , oh! bien modeste!
                         Je collectionne les chouettes

     En fait , je ne les collectionne pas vraiment . On me les offre et je les pose là sur un meuble ou sur une étagère , les unes à coté des autres , en fonction de leur couleur et de leur taille ... et cela ressemble à une collection     .......  avec bien de la poussière , tu avais raison , mémé!
     Tout est parti d'une chouette en terre cuite . Une amie, pour combler le vide laissé par un arrêt de travail , s'initiait à la poterie . A son premier cours , elle a fabriqué une chouette , -un peu pataude la chouette-.Ce jour-là , j'avais invité mon amie à diner . Elle m'a apporté son "oeuvre" en cadeau .Pour moi , c'était le début des chouettes .
     Depuis , mes amis , mes enfants m'offrent des chouettes , en bois , en céramique , en ivoire , en verre , en cuir, en acier  .... et je les pose là .
     Pendant un moment , je me suis prise au jeu . Quand j'allais quelque part j'achetais toujours une chouette et je collais sous le socle un numéro et une lettre et sur un fichier je répertoriais le lieu et la date d'achat . Puis je me suis lassée . Je continue parfois à acheter une chouette dans des cas précis : à Dijon ,bien sûr , ville qui a la chouette pour emblème ; Au Puy-en-Velay ,une chouette en dentelle ; Je ne pouvais pas revenir d'Athènes sans la chouette d'Athéna m'insufflant sa sagesse .
      Je reçois toujours avec plaisir les chouettes que l'on m'offre et  ma "collection" s'enrichit  peu à peu mais ..je ne suis pas une collectionneuse .

Petites voitures

Mardi , comme souvent , aucun monsieur ne s'est joint à nous . Mais voici un texte qu'a bien voulu nous adresser Marc , preuve que des hommes s'intéressent aussi à notre "atelier écriture".

                        Ma  passion : les petites voitures
    Dès ma petite enfance , j'ai aimé les voitures miniatures.
    Cadeaux d'anniversaire ou de Noël, ces voitures étaient pratiques à emporter dans les poches . A la récréation, on pouvait facilement jouer ou échanger ces miniatures avec les camarades.
     Plus tard , cette passion s'est transformée en collection.
     J'ai adhéré à plusieurs clubs de collectionneurs , ainsi j'ai pu acheter des modèles que je ne trouvais pas dans le commerce. Des réunions d'associations de collectionneurs m'ont permis de rencontrer et d'échanger avec des personnes ayant la même passion. ces rencontres ont été enrichissantes sur le plan humain et par les idées échangées.
       Ma collection est uniquement composée de véhicules français. A l'heure actuelle, je possède environ 850 modèles à l'échelle 1/43 classés par marques et années de parution.
        Pour moi, cette collection est un passe-temps et un vrai plaisir .

Questionnaire


                                                     
Voici un questionnaire auquel nous avons pris plaisir à répondre en début de séance . A vous de jouer !!
                                             
                Vous savez toutes (et tous) ce qu’est un bibliophile , un cartophile . Mais savez-vous ce qu’est un ufologiste? un digitabuphile ? Oui ? Non ?
Inutile de chercher ces mots dans le dictionnaire ! (beaucoup n’y sont pas !)
         Amusez-vous plutôt à joindre , avec votre bon sens ,  dans les listes suivantes , le nom du collectionneur à celui de l’objet collectionné.



Arénophile                               Boutons
Arctophile                               Porte-clefs
Boxoferrophile                         Fèves (de galette des rois)
Conchyophile                          Trains miniatures
Copocléphile                           Sables
Cucurbitaciste                          Pierres
Ethylabélophile                        Paquets de cigarettes
Fabophile                                Ours en peluche
Ferrovipathe                            Jeux
Fibulanomiste                          Emballages de morceaux de sucre
Glycophile                               Coquilles d’œufs
Lépidoptérophile                      Boîtes en fer
Lithophiliste                   Etiquettes de bouteilles de vin
Ludophile                                Etiquettes de fromage
Molafabophile                          Etiquettes de melon
Nicophiliste                             Coquillages
Oenosémiophiliste                    Auto-collants
Oologiste                                 Etiquette de bouteilles d’alcool
Stickophile                              Papillons
Tyrosémiophile                        Moulins à café


samedi 9 novembre 2013

Collections et collectionneurs

          Mardi 5 novembre , nous nous sommes retrouvées avec grand plaisir à la médiathèque autour du thème "collections et collectionneurs ".
          La séance a été très animée car chacune, qu'elle soit collectionneuse ou pas,  avait quelque chose d'intéressant à dire .  Comme souvent , avec nostalgie mais grand plaisir, nous sommes parties dans notre passé.
          En effet , qui , dans son enfance , n'a pas collectionné les images de chocolat "Cantaloup "ou "Meunier"pour les coller dans des albums qui font aujourd'hui la joie de nos petits enfants quand ils découvrent les voitures d'avant , les drapeaux , les champignons .... Et ce plaisir que nous avions à échanger nos images en double dans la cour de l'école !
          Moment d'émotion aussi quand nous avons évoqué la "collection " - le mot ne convient pas vraiment peut-être- des photos , photos de nos anciens , de nos proches , photos qui alimentent nos discussions  les après-midi de réunion de famille , quand tout le monde se presse autour de l'album .
          Des collections de vieux papiers , de faire-part , de cartes-postales , de timbres bien sûr , ont été présentées aussi . Et les collections de poupées ? refus de quitter l'enfance ? désir de compenser une enfance pas très heureuse ?
          Et on apprend toujours quelque chose dans nos réunions : savez-vous que le canard (que l'une d'entre nous collectionne) symbolise l'amitié ? Soyez vigilant si l'on vous offre un éléphant : il doit avoir la trompe en l'air pour vous apporter le bonheur (sinon placez le face au mur!)
          Comment vivre avec un collectionneur passionné qui installe ses trains électriques dans tout votre sous-sol, ou ses soldats napoléoniens qui envahissent toutes vos vitrines ? Pas facile !
          Pourquoi faire une ou des collections ? pour être selon la formule de l'une d'entre nous "une réserve artificielle d'objets en voie de disparition " ?
          Et la grande question qui nous a le plus préoccupées : Que deviendront ces collections quand nous ne pourrons plus nous en occuper ? On a entendu  les mots "distribuer", "donner" , "transmettre" mais aussi "porter en déchetterie ", "bruler" .
          Certaines font la collection de chouettes ,c'est "chouette" non ? oui , c'est chouette de se retrouver et parler ainsi de tout "ça"






samedi 2 novembre 2013

Si vous avez reçu le bulletin municipal , vous avez vu que l'atelier d'écriture est annoncé à 14h30 .
 Nous avions décidé de commencer à 14h . Nous maintenons cette heure : 14h
                         A mardi

lundi 28 octobre 2013

Collectionneurs à vos plumes et stylos

N’oubliez pas que nous nous retrouvons :
          le mardi 5 novembre
               à 14heures
                   à la médiathèque 
autour du thème « Collections et collectionneurs »
dans le cadre de l’atelier d’écriture :
 
             « les mots ont la parole »


jeudi 24 octobre 2013

Ami(e)s de l'atelier écriture, 

               N'oubliez pas l'invitation de notre sympathique et active adhérente , Amédine Mas, présidente de l'association le  "Pla del Rey".

              Samedi 2 novembre , à 15h30 , elle inaugure ,
en présence de Monsieur Amouroux,  maire de Tresserre , 
de Monsieur Pierre Vigo , historien (et ex-mari!) 
 le nouveau sentier de la Bataille du Boulou au Pla Del Rey sur la commune de Tresserre  ( là où nous avons pique-niqué au mois de juin après la visite de la vigne )

                         Venez nombreux , en covoiturage peut-être , si vous le pouvez.!
                  (Il est vrai que ce sont les vacances et la Toussaint  donc beaucoup ont des obligations)
 
                   A bientôt                   Françoise 
  1.      

dimanche 6 octobre 2013

Les mots de l'été

 C'est le merle qui m'annonce le premier l'arrivée de l'été . Dès qu'il se manifeste dans le jardin , je sais que le rendez-vous est imminent . Ensuite , c'est Saint Laurent de Cerdans . Ce petit village dans son écrin de verdure m'accueillera. J'y retrouverai les libellules bleues moirées qui volètent au ras de l'eau et les insectes couleur turquoise qui sortent uniquement avant l'orage....
       Les cartes postales de mes amis . l'été les a dispersés mais leurs petits mots me rappellent leur amitié.
     L'été , c'est aussi le soleil , roi de la fête, sans lui , pas de saison, c'est lui qui mûrit les fruits dont regorgent nos potagers:la belle tomate et le vert haricot,l'aubergine brillante et les pêches veloutées
      La mer , évidemment , celle qui m'enveloppera  dans ses flots bleus , au Racou bien entendu , là où les Pyrénées viennent se laisser lécher par l'écume salée 
         Et enfin mon jardin , mon havre de paix ; les fleurs que j'ai semées éclosent à profusion. J'y reçois mes amis , ma famille , mes enfants . Ce sont des conversations gaies comme l'air du temps 
      Et le soir , quand la nuit laisse place aux étoiles , que le calme s'installe et que le grillon chante encore sa chanson , je me perds dans l'immensité du ciel interrogeant la voute céleste , tout en sachant que les réponses sont au-delà de ce ciel 
                                                                               Jackie

vendredi 4 octobre 2013

Les mots d'été

Mon Cher et Tendre Ami,

Un petit « coucou  » du Monastir en espérant que là où tu te trouves tu sauras lire ces quelques
lignes.
Je veux t' offrir un « bouquet de mots » en souvenir de ces « étés » radieux que nous avons tant appréciés.
Te souviens-tu ?
Des fleurs de la Saint-Jean que nous allions cueillir à l' aube du 24 juin, du soleil levant, de ces petits bouquets de « Bonheur » que nous confectionnions avec Amour pour nos proches,
des petits déjeuners sous les tonnelles le soleil inondant l' espace fleuri d' agapanthes et de roses, de ces tourterelles picorant les graines , de cette bonne humeur contagieuse, de nos petits enfants
à la peau dorée par le soleil, mais aussi de ces concerts en plein air, de ces restos en terrasse, de
ces longues conversations en soirée assis tous deux sur le banc .
Il est vrai que la saison de l' été nous fait penser aux vacances, à la mer, au bleu du ciel mais aussi
à la faune, à la flore.... Je continue à guetter les écureuils, les hirondelles et la chouette effraie....
J' ai aimé la naissance de cette sauterelle, sortie devant nous de son enveloppe charnelle.... de Célia émerveillée de ce spectacle offert par Mère nature.
Je vais stopper là mon bavardage,par manque de place sur cette carte postale.
Nous sommes en automne, la chaleur n' est plus étouffante comme en Juillet et en Août, pas de menace d' orage et pourtant il fait très beau , chaud, sans crainte de canicule.
Je pense beaucoup à toi, je t ' embrasse tendrement
                                                                                                                                               Nicole
"SOUS MES SANDALES EN PAILLE
LE PARFUM DES HERBES DES PRES"

SHIKI MASAOKA

jeudi 3 octobre 2013

"Les mots de l’été"

Si mon été n’avait qu’un seul mot à dire, ce serait solitude.
Solitude choisie, solitude subie. C’est selon…
Choisie avant tout, cependant, malgré tout.
Après une enfance solitaire, j’ai franchi un grand pas, celui de la vie, pour retomber dans une vieillesse solitaire.
Cette solitude, je la pratique, je la cultive, je l’aime et je m’en repais.
Je l’aime, malgré les vides, les absences, les silences.
Parce que son nom a pour revers liberté.
Mais mon silence intérieur est rempli par la vie. Par ma vie, secrète, discrète, enthousiaste.


Alors je ferai de mon été une chanson de mots.
Eté labeur : un juillet écrasé de labeur. Imposé par la nature. Epuisement…pas le temps de penser…ni celui de vivre…
Des entractes : les Chorégies d’ Orange, la montagne. En solo, mais en solo, on absorbe. Toutes émotions et sensations.


Un août flamboyant : les mots d’août sont saveurs, senteurs, couleurs, bonheur.
Un voyage- en solo- en Espagne. Montagnes, lacs bleus, roches blanches, vertes vallées, villages éloignés, vie préservée, brûlure des yeux et plénitude des sensations. Cela se résume en un seul mot : le bonheur.
Qui peut comprendre ce bonheur-là ?
Marcher, rouler, lire, écrire, dessiner, peindre, sont les accessoires du mot bonheur.
Mon été n’est que silence, solitude, sensations et perfection.


Pourtant, pourtant, mon été porte aussi un mot écrit en deux parties, le chat-grin. Mes chats qui partagent ma vie, des blessures, des souffrances, un long accompagnement à coup de médicaments ; c’est le bémol de mon été.


Et le mot « amour » ?
C’est le grand absent de mon été, le grand absent de mon éternité.
Le grand absent qui fait naître ces autres mots : solitude, liberté, et peut être même bonheur.
Le mot amour…

                                                                             Amédine 30 septembre 2013

"Echo of a summer time"

 Tant d'années se sont échouées sur la plage, cet été,

flux et reflux du sablier grandeur nature, contenant

une multitude de grains de sable, qui ont fini, avec le

sel, par traverser le coeur vert bouteille jeté à la mer,

pour se déverser en une seule empreinte, le creuset de

deux vies à nouveau réunies sous le soleil éclatant de l'été,

faisant danser l'ombre d'un chef indien, lointain mirage

californien, qui un jour m'a dit que le ciel bleu est toujours

plus vaste que les myriades de nuages gris.

La tramontane s'est alors levée et a tout effacé, faisant

tournoyer dans l'azur, une multitude de grains de sable,

un jour d'été.

Et le vent ramasse à la pelle les grains de sable et les

souvenirs aussi ; et la mer efface les empreintes du

temps et les mots aussi, les mots d'été en anglais, italien,

allemand, espagnol et français, vague à l'âme et "iod" à

la vie, remontant à la surface de notre vieille Europe et

partagés avec une gardienne des trésors de l'humanité.


                                                                    Nathalie.

Première séance de reprise

Mardi 1er Octobre , l’atelier d’écriture a repris ses activités à la médiathèque du Boulou . La venue de nouvelles personnes amplifiant le groupe des anciennes (hélas , pas de messieurs) a été apprécié . Certaines habituées des années passées ( c’est la 6ème saison !) n’avaient pu être présentes mais nous espérons les voir à la prochaine séance.
Après des mises au point préliminaires, nous avons abordé le thème du jour : «les mots de l’été » avec la lecture de quelques textes écrits par les participantes suivie de discussions autour du sujet.
En effet , dans cet atelier dit « d’écriture » , on n’écrit pas souvent! On a écrit ou on écrira chez soi ….si on le désire. A la médiathèque , on lit son texte …si on le désire , ou simplement on écoute ce que les autres ont écrit. Et on partage des idées sur le sujet
Le prochain thème est : « collections et collectionneurs ». Si cela vous intéresse , rejoignez-nous à la médiathèque le mardi 5 novembre de 14h à 16h avec ou sans texte écrit…. et puis peut-être tous les autres premiers mardis du mois.....