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jeudi 14 novembre 2013

Collection par Amédine MAS

Tout juste comme tombait la nuit et que je venais d'allumer un feu de bois dans la cheminée, j'ai pensé au thème de demain : « les collections ».
Qui n'a pas été un jour collectionneur?

Comme tout un chacun, j'ai collectionné, enfant, les timbres. C'est quasi mon unique souvenir de collectionneuse. Je revois le grand album bleu et rouge avec un globe terrestre en couverture, symbolisant la provenance des timbres. Un timbre, ça fait rêver, ça fait voyager, on le manipule avec précaution, comme si on devait le casser ou briser le rêve.
On collectionne, on a quelque chose à soi, qui n'appartient qu'à soi, on touche, on caresse, on regarde, on enferme précieusement, jalousement; Et puis, c'est tellement convoité...

J'ai retrouvé cet album enfoui dans une armoire. Je l'ai exhumé, pour voir...et j'ai vu ...moins de timbres qu'en mon souvenir, plus pâles, plus ternes, sans le papier de soie dont je les croyais enveloppés. J'ai confronté mon image d'enfant avec celle d'adulte.
Combien? Un demi siècle plus tard?







A l'adolescence, j'ai collectionné les cartes postales anciennes, extraites du grenier familial, celles-là mêmes que j'avais massacrées pour récupérer les timbres.
Adulte et voyageuse, j'ai collectionné des cailloux. Non pour leur beauté. Juste pour leur originalité. Et pour les mots qu'ils me disaient tout bas en les regardant. Ils me parlaient de routes, de chemins, d'océans et de voyages. 






Que collectionnai-je aujourd'hui? Rien.
Une collection, au sens matériel du terme, on la crée, on la peaufine, on la cultive, on lui veut un cadre digne d'elle : un joli meuble, une étagère, une pièce de la maison, des murs...
Elle est à notre envie, elle fait partie de notre vie. 
Et pourtant. Et pourtant ...Une autre notion de collection.
L'autre notion de collection est celle dont on n'est pas maître, dont on se passerait bien, et qu'on ne montre pas, qu'on voudrait chasser de ses murs et de sa vie. Ce n'est pas vraiment une collection telle qu'on l'entend, mais ne dit on pas: « collectionner les déconvenues...ou les désillusions...ou les bévues »?

Alors, de quelles collections veut on parler aujourd'hui?
La festive délibérément choisie ou l'importune lamentablement subie.
 
 

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