Pages

mardi 10 novembre 2015

La technologie moderne par Marie

Mardi matin, 9 heures, je n’ai rien préparé pour cet après-midi, pourtant, j’ai l’impression que j’ai des choses à dire mais toutes mes idées, se mélangent. Je devrais les classer, pourquoi pas dans mon ordinateur !

Aujourd’hui jeunes et moins jeunes se promènent en grande majorité avec leur portable et à tout bout de champ dégainent leur instrument, comme si vraiment il y avait une urgence.

Une photo m’avait amusée, une famille, père, mère enfants, rend visite à la grand-mère et tous sont scotchés à leur téléphone. Dans une bulle cette réplique :
« Merci pour votre visite »

Dans les transports en commun les restaurants, partout les regards sont fixés sur cet outil de malheur qui réduit semble t-il la relation aux autres.
Loin de moi, l’idée d’être moraliste mais porter une attention à ceux qui nous parlent c’est important.

Mais ne jetons pas la pierre à nos enfants. Voilà quelques jours j’assistais à une réunion et voilà un intervenant qui après quelques regards à son magnifique Iphone ou Smartphone se lève et va téléphoner pendant une trentaine de minutes. J’ai ressenti cela comme un vrai manque de respect pour l’assistance et pour ses collègues. Etait-ce vraiment si important ?
Mobiles, tablettes, connexions internet, on confie tous nos secrets, nos données, nos photos à cette mémoire qui risque de nous échapper. Mais ne voyons pas que le côté négatif, cela peut être aussi un outil pédagogique et pourquoi pas médical contre la maladie d’Alzheimer (bataille navale qui consiste à mettre des chiffres dans l’ordre ou se rappeler des images vues plus tôt dans la partie).

Il faut quand même essayer de faire de la résistance et utiliser ces moyens avec parcimonie.

Oh !je vous prie de m’excuser. Il faut que je regarde mes messages sur mon mobile.

dimanche 8 novembre 2015

Information de dernière minute par Amada

Mesdames et Messieurs, bonjour.
Nous venons d’apprendre qu’un pays vient de se former, il s’est construit sans guerre et presque silencieusement. Le plus incroyable c’est qu’il n’a pas des frontières. C’est une monarchie gouvernée par le roi Smartphone, Smart pour les intimes ; la reine s’appelle Tablette, elle est toute carrée et toute belle avec de grands yeux ouverts sur le monde ; leur héritier est le prince PC portable, plus grand déjà que son père, ils l’emmènent partout. Le deuxième c’est Box, il est beaucoup plus tranquille que ses frères, il ne bouge presque jamais. Petite Montre connectée c’est la troisième, elle n’arrête pas de passer d’un poignet à l’autre, ils ne savent jamais où elle se trouve. Les monarques pensent agrandir leur famille chaque année. Les parents du roi viennent d’un autre pays où ils gouvernent aussi ; ils sont de la dynastie Connexion ; le père est Son Altesse Internet et la mère Madame Télévision appelée couramment Télé.
Dans ce pays les habitants sont très sympas, ils ont des centaines d’amis, même s’ils ne se connaissent pas, ils font partie de leur vie.
Les enfants ont la peau très claire et ne font pas beaucoup de bruit, la plupart du temps sont en train de jouer devant l’écran.
Les fleurs sont très bizarres, le nom scientifique est Follower, elles ont l’avantage de n'avoir pas besoin d'arrosage.
Ils possèdent seulement deux genres d’animaux ; les puces et les souris mais elles sont très efficaces.
Leur langage est parfois incompréhensible, voici quelques exemples : SMS- MMS- octet-cloud-mail-Ytube-Facebook-Meetic etc… Le pire c’est l’écriture ! quoique les jeunes aient plus de capacités pour s’y adapter, voici trois petits florilèges : MDR, comprenez : mort de rire ; BS égale Bon Soir ; JTM, c’est le plus tendre, traduisez par : je t’aime. Vous l'avez compris : ils n’ont pas de voyelles dans la grammaire.
Ils sont très sensibles au bien-être des personnes âgées, ils ont créé une application très pratique pour ouvrir les portes dans le noir, c’est la lampe torche, je vous la conseille.
Passons au gouvernement : Il n’y a pas de ministre de la santé car tout le monde s’auto médicalise. Le ministre de l’éducation ne sait pas tellement compter ; il sait qu’il existe la 3D la 4G peut être existe-t-il aussi le 5F et le 6H ? En tout cas il connaît bien le haut débit. Celui qui travaille le plus c’est le ministre de la culture, il envahit les ondes de chansons, de films, de débats ; il faudrait lui augmenter le salaire.
Nous vous tiendrons au courant des nouvelles informations de ce pays et surtout des naissances royales.
Mesdames et messieurs, bonne journée et à demain

mardi 3 novembre 2015

Sans titre par Colette

Je n'ai pas écrit le texte que je vous soumets aujourd'hui. Il s'agit de la traduction d'une tablette pré-sumérienne dont le mystère a récemment été percé et qui m'est parvenue grâce à une de mes accointances. Sa haute valeur historico-philosophique et le rapport certain quoique quelque peu distant avec le sujet présent, me pousse à vous le soumettre.
Il me faut vous expliquer que le traducteur n'est autre que le fils du cousin de l'oncle de ma voisine et comme cet éminent ethno-anthropologue était venu se resourcer au bon air catalan auprès de la nièce du cousin de son père et comme il emplissait ses poumons près de la haie qui sépare nos deux propriétés, nous entamâmes une brève conversation après les salutations d'usage. Il me parla de l'écriture pré-sumérienne et donc pré-cunéiforme dont il était devenu un expert au fil des ans mais sans cacher les innombrables difficultés qu'il devait encore affronter. La tablette sur laquelle il travaillait retraçait un bref dialogue. Deux interlocuteurs échangeaient leurs opinions sur la grande découverte technologique de cette époque plus de 4000 ans avant notre ère : l'invention de la roue. Si l'un deux paraissait confiant dans les possibilités de cette invention, l'autre paraissait plus réticent à accepter la nouveauté.
Je vous livre ce texte important en primeur ( il n'a pas encore été publié ). La traduction reste assez littérale mais il a fallu adapter certaines formules afin de le rendre compréhensible de nos jours. Les deux interlocuteurs sont : Astivejobor et Natoududynosor.
ASTI : Je viens de passer quelques jours dans cette grande plaine au bas d'une montagne dans le pays qui est depuis peu Assur. Là, j'y ai vu des hommes transporter leur gibier dans une sorte de coffre qui avance sans qu'on ait besoin d'exercer plus qu'une simple poussée car ce coffre qu'ils appellent " chariot " est monté sur deux de ces inventions qu'ils appellent " la roue ", deux pièces qui ont la forme de la lune et qui tournent sur elles-mêmes entraînant le coffre que l'on tire ou pousse sans avoir besoin de le porter. Quel progrès, quelle facilité, plus d'épaules fourbues, ni de reins en compote !
NATOU : mais qu'est-ce que tu racontes ? Ces habitants du pays qui est depuis peu Assur n'ont jamais rien trouvé qu'on ne leur ait déjà montré ! Et quelle idée de transporter son gibier de cette façon. Quant il le met sur ses épaules, d'abord, le chasseur reste au chaud après l'effort et la viande s'attendrit. Il montre sa force, les femmes le jugent au poids qu'il est capable de porter et il trouve ainsi une compagne plus aisément... Tu veux la fin de la famille ? plus d'enfants, la fin de notre tribu ? Non, crois-moi, cette mode passera .
ASTI : Tu es vraiment d'une autre époque. Imagine comme il serait facile de transporter toutes sortes de choses, chacun pourrait avoir son " chariot ", on pourrait même y mettre les femmes et les enfants et ainsi faire de bien plus longs voyages, explorer des contrées inconnues, avancer sans avoir besoin d'autant de repos .
NATOU : Ah, non, vraiment tu rêves, Chacun son chariot, eh ? Et comment pourras -tu faire avancer tout le monde en même temps ? Déjà que nos sentiers sont trop étroits pour que nos ânes se croisent .
ASTI : Eh bien, il faudra élargir .......
La traduction s'arrête ici mais mon ami l'ethno-archéologue poursuit se travaux sur la deuxième face de la tablette et espère terminer la traduction sous peu. Je vous tiendrai au courant.
Comme Astivejobor, je reste persuadée du bien-fondé de la technologie. Vous l'avez comme moi reconnu à son nom, notre interlocuteur est l'ancêtre de l'inventeur du smartphone. Les gènes ne mentent pas et l' on n'arrête pas le progrès !!!

Les outils modernes de communication par Amédine

C’était un jour d’été ce qu’il y avait de plus ordinaire : un soleil de plomb appesantissait ses rayons de feu sur le village et réduisait les ombres à leur plus simple expression, juste quelques figures géométriques, des lignes épaisses, des carrés, des rectangles, d’autres plus fantaisistes, une impitoyable géométrie qui relevait pas sa couleur et son illusoire fraîcheur l’ardeur, que dis-je ? l’incandescence du jour.
Alors que le village était vide de toute vie, muet, silencieux, alors que d’ordinaire je me terre derrière les épais murs de pierre de ma maison, ce jour là, sous l’ardeur du jour, je soignais la haie de mon jardin qui ne m’avait rien demandé. Nulle vie et nul bruit. J’avais deux voisins tout aussi téméraires que moi, sinon plus, car ils étaient au beau milieu du carrefour, posés là par l’exercice redoutable de leur fonction : deux motards de la gendarmerie. Ils suaient à grosses gouttes dans leur habit couleur ciel et, sous leur calot, ils tuaient admirablement le temps par un parfait stoïcisme, le geste lent et l’œil vague, dans le silence épais que nul moteur ne troublait. Seulement le cliquetis ténu de ma cisaille.
Le temps eut pu couler inlassablement, à la manière d’un sablier géant engorgé par la chaleur épaisse.
J’ignorai les deux pandores, fort affairée à ma haie.
Soudain jaillit dans mon dos, venue du carrefour, une bordée de sifflements rageurs telle une vague de tsunami recouvrant la plage déserte et dorée.
Je me retournai, saisie , et j’assistai à une des scènes les plus cocasses de mon existence.
Une voiture, surgie silencieusement de la campagne, abordait le carrefour avec maestria et précipitation ; au volant une jeune femme, le téléphone vissé à l’oreille, devisait avec animation, indifférente à la route, à la chaleur, et aux sifflements impérieux. Elle passa, superbe , sourde et aveugle. Mais non muette assurément. Je me précipitai, mue par un instinct de solidarité féminine afin d’éviter à la malheureuse la double peine qui allait lui être infligée : délit de fuite en sus de la conduite en téléphonant. Rien n’y fit : devant mes cisailles aussi médusées que la maréchaussée, elle passa , toujours aussi sourde et aveugle –mais non muette-, glissa au bout de la rue et disparut sans avoir rien vu.
Aussi sidérée que les gendarmes, je restai figée.
Le motard non en colère, résigné et épuisé d’avoir sifflé rangea son outil inutile et repris sa place immobile sous l’ardeur du soleil, avec un geste las..

Quant à moi, je retournai à ma haie, laissant deux gendarmes au soleil, avec une sérieuse pointe d’amertume, à la pensée de contraventions passées, juste pour une pincée de km/h en trop…et une poignée d’euros en moins.
Injustice quand tu nous tiens….