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dimanche 18 octobre 2015

Le meilleur professeur par Amada

L’automne est là, le jour se lève, le silence règne et j’aime cela.

Me voici devant ma feuille blanche qui attend pour savoir lequel de mes professeurs occupe une place préférentielle dans mon classement. Le vainqueur est…..
(Roulement de tambour) tout simplement mon prof actuel de catalan Monsieur Miquel.

Leçon après leçon il a su allumer une petite étincelle au fond de mon cœur et il m’a donné le gout de découvrir mon « pays » la Catalogne. Je commence à connaître son histoire ; je chantonne ses airs si mélodieux, je m’imprègne de sa beauté et de ses traditions. C’est ma maison, c’est mon point d’ancrage.

Mais je ne suis pas la seule dans ce cas ; depuis plus de 20 ans il fait un cours pour débutants le lundi et le mardi un cours pour ceux qui ont acquis déjà des notions ; vous me croirez si je vous dis qu’il y a des élèves qui suivent son cours depuis 20 ans ? Chaque année il innove et chaque année c’est un plaisir d’assister à ses cours.
Je vous disais bien qu’il est le vainqueur ! pour mon prof hip, hip, hip hourra.

lundi 12 octobre 2015

Le Prof par Monique

Ce n'est pas, à proprement parler, le portrait d'un enseignant que je vous livre.
J'ai plutôt voulu vous faire ressentir une ambiance, celle de mes premières années dans une petite école rurale.


Monsieur Maillard était grand, du moins, c'est ce que je pensais à l'époque.
Il avait, bien que jeune encore, un crâne dégarni qui en imposait: que de savoirs devaient se loger derrière ce front d'intellectuel!

Seul maître à bord d'une classe unique d'un petit village, il faisait partie, avec le maire et le curé, des notables.
On le craignait, tous, même nos parents, d'une crainte empreinte de respect ou, devrais-je dire de respect mêlé de crainte car cette dernière était minoritaire par rapport au respect qu'il suscitait.

J'arrivai dans cette école par un matin doré d'octobre. Les feuilles envahissaient le trottoir qui menait à l'école. Des dahlias, entretenus par Madame, oscillaient dans le souffle léger d'automne, se penchant sur les salades et les choux bien rangés.

Il faut dire que je me sentais toute craintive en passant la porte: toutes ces tables alignées, serrées les unes contre les autres, des plus petites(à gauche) aux plus grandes(à droite), m'impressionnaient.
Un tableau noir couvrait tout le mur et le bureau du maître trônait sur une estrade.

Je crois que je tremblais, cette installation inconnue et mystérieuse m'effrayait.

Pourtant, bien vite – je ne me souviens plus du temps que cela prit – j'entrais dans mon école avec le sentiment d'être chez moi.

J'aimais l'odeur de l'encre et du bois ciré, celle de la craie et son crissement sur le tableau.

J'aimais retrouver mes deux copines pour jouer aux billes ou à cache-cache.

J'aimais regarder les grands marronniers se balancer dans la cour en récitant « le loup et l'agneau ».

J'aimais quand nous suivions Monsieur sur les chemins de terre et que nous étudiions
la vie grouillant dans le talus ou le développement du blé dans les champs.

Un professeur qui m'a marquée par Kerstin

Je commence à l´école secondaire facultative. J´ai déjà appris l´anglais plusieures années avec mon institutrice, mais maintenant le prof est un spécialiste, comme tous les professeurs dans la nouvelle école. Tout d´un coup on peut comparer les differentes méthodes d´enseignement, et c´est monsieur Oldman en anglais qui a la meilleure. Il n´est pas sevère, mais nous avons tous énormement du respect pour lui. Peut-être parce qu´il presume que nous sommes capables et prêts à travailler dur, et parce que il le fait lui le premier. Il n´y a pas d´élève qui bâcle les devoirs d´anglais !
Au même temps je prend goût à l´anglais avec son education. Dans mon coin reculé on n´a pas l´occasion de parler anglais, mais je comprends de plus en plus les conversations dans les émissions anglaises à la télé. Et j´arrive à suvre les paroles des chansons Beatles, Rolling Stones, Yardbirds, Animals...
Une année les professeurs font la grève pendant une semaine. C´est en 1966 où 67. Monsieur Oldman reste à la maison, peu enthousiaste. Mais il est un jaune en cachette : Dans chaque classe deux élèves sont commandés à se presenter chez lui avant les lecons d´anglais. Ces élèves ont pour mission d´ecouter les instructions de m Oldman et tenir la classe le lendemain. Ils repartent avec des explications du texte, des listes de vocabulaire et le devoir pour la lecon suivante. Personne ne travaille comme quand il est là, c´est vrai, mais on travaille – par discipline où par loyauté, je ne sais plus.
La dernière année de cet equivalent du college on peut faire le francais facultatif. Monsieur Oldman enseigne le francais aussi, et c´est pour ca que je me decide de participer. Je ne sais pas si son francais était au niveau de son anglais. Probablement pas. Mais son enseignement est le même. C´est à dire efficace, je travaille beaucoup sans le trouver vraiment difficile.
Et c´est ca, je crois, le plus important que ce professeur m´a transmis : L´apprentisage des langues ce n´est pas de la magie, où un sport pour les surdoués. C´est une question de travail et de motivation comme toute autre apprentissage.
Et si on a de la chance dans la jeunesse, on a un professeur qui vous montre ca.

mercredi 7 octobre 2015

L’enseignant qui m’a marquée par Amédine MAS

En cette rentrée 1960 je fais mon entrée au Collège d’ Argelès, la cour des grands pour la petite fille de 10 ans que je suis. Je découvre un univers stupéfiant, le professeur d’ Espagnol qui ne s’adresse à nous qu’en espagnol jusqu’à la moindre rature qu’il nous corrige de sa voix tonitruante et rauque à la fois. Une terreur l’idée de faire une erreur. Etonnons nous que je parle couramment l’espagnol !
Je pourrais en parler car il m’a marquée.
Cependant ce n’est pas de lui que je vais m’entretenir.
C’est du professeur de mathématiques. Jeune, mince sautillant sans cesse, très nerveux, tonique et bon professeur.
Monsieur Serre devait avoir 35 ans , d’un dynamisme à couper le souffle et sans doute passionné par son métier. Je l’ai eu pendant 3 année sur 4 il m’aimait beaucoup et s’obstinait à dire à mes parents « C’est une matheuse » alors que j’avais des résultats déplorables. Il avait raison dans le sens où j’ai une logique très mathématique qui ne s’est jamais démentie avec le temps.
Il m’aimait beaucoup et pourtant il m’a giflée. La première –et dernière- gifle d’un professeur dans ma carrière d’élève.
Quand on en connaît le motif cette gifle est aussi incongrue que comique.
Non je n’étais pas dissipée, ni bavarde. Pas davantage mauvaise élève ou étourdie. Mes cahiers étaient bien tenus, je n’étais pas irrévérencieuse . Je n’avais rien qui justifiât pareil châtiment. Mes notes moins que moyennes n’y étaient pour rien. Et Alors me direz-vous ?

Figurez-vous qu’un jour il s’est mis en tête de nous apprendre à lire un pied à coulisse.
Vous connaissez toutes le pied à coulisse et savez toutes le lire, je suppose !
Et bien je n’ai pas su : j’avais beau retourner dans tous les sens cet objet de mesure, me pencher sur ces tas de petits traits et sur ces chiffres qui se mélangeaient, voire se superposaient, rien n’y faisait. Je retournais l’objet en tous sens, terrifiée comme s’il eut du me dévorer, toujours rien. Le métal grisâtre me brûlait les doigts et les rainures dansaient devant mes yeux hagards. Rien ! Finalement, excédé, le professeur me gifla à la volée. Ce qui ne m’apprit pas davantage à utiliser l’engin.

Ironie du sort : savez-vous quand pour la première fois de ma vie j’ai eu besoin d’utiliser un pied à coulisse ? A 63 ans lorsque je décidai de me lancer dans le bricolage. Je l’utilise et, comble de l’ironie, je ne sais toujours pas le lire…car je n’ai pas besoin de sa lecture pour mon utilisation !

La musique par Amédine MAS

J’avais 12 ans, j’étais en 4 eme, et mon professeur de sciences, au Collège, était aussi professeur de Musique.
J’étais dans un petit Collège devenu grand, le collège d’ Argelès, 240 élèves à l’époque. Autrement dit une famille .
LA grande école pour la fillette que j’étais . J’arrivais de mon petit village à classe unique avec la même institutrice depuis mes débuts… Donc en 4 eme je découvre les sciences qui ne me passionnaient guère et la musique.
Monsieur Casenove avait un instrument de musique , sorte de piano, sur lequel il jouait et nous, nous chantions les notes. Il nous a appris les Trompettes d’ Aida, dont nous chantions les notes, mais mieux encore nous les chantions en chœur ; je ne sais comment on dit , on chantait en décalé (en sport on dirait du relais). C’était magique ! On y mettait tout notre cœur. Je ne me souviens que d’ Aida, cette musique m’avait transcendée. Aujourd’hui encore les notes résonnent en ma mémoire..ré sol la ré la si si si.etc… , de leur longueur et mon désir, si je savais jouer, serait, en montagne, lorsque j’arrive sur un sommet, de sortir de mon sac à dos une trompette et de jouer Aida.
Il ne manquerait plus que ça !!! me dit-on lorsque je fais cette confidence…