Bonjour aux habituées de l’atelier-écriture.
Certes, nous étions peu nombreuses mardi 6 décembre mais combien notre réunion a été divertissante et fructueuse!
Divertissante car nous avons accueilli Christine , une curiste du centre du Vallespir qui anime des ateliers de création donc d’écriture . Elle nous a fait part de ses méthodes , nous a conseillé d’écouter sur France-Culture l’émission « Des papous dans le tête » …. et de nous en inspirer.
Puis , à notre demande , elle a pris la séance en main et nous a fait jouer au « Cadavre exquis « Tout le monde connaît ce jeu littéraire et peut imaginer combien nous avons ri !!
Divertissante aussi car Kerstin avait cuisiné et nous a offert de délicieux petits « gâteaux au poivre », symbole du Noël suédois (traduisez poivre par épices!!!)
Fructueuse car , Christine partie , nous avons dirigé nos propos sur l’avenir de cet atelier .
Et voici ce que nous avons décidé :
Nous allons vraiment ECRIRE ensemble un roman , ou une nouvelle ou une longue nouvelle ou un petit roman … on verra à l’arrivée ce que ce sera.
Ce texte contera une histoire située au Boulou ou dans ses environs , dans la deuxième moitié du XIX siècle ; elle aura pour personnages essentiels une famille de bouchonniers modestes et peut-être un ‘étranger’ (un douanier venu de Paris?)
Pour mener à bien ce projet (ambitieux diront certains , .. mais passionnant) on a pensé qu’il faudrait se réunir non seulement le 1er mais aussi le 3ième mardi de chaque mois car il faudrait avoir fini en juin ; Si la médiathèque ne peut pas nous recevoir , on se recevrait chez chacune à tour de rôle .
Ensuite, il faut se renseigner sur la vie des bouchonniers à cette époque .
Pour cela on demanderait l’aide de Nathalie Zanolin, on irait au musée du liège à Maureillas , … on chercherait sur nos tablettes
Il y aura donc du travail pour toutes : se documenter, donner des idées , écrire, corriger ….
Le texte pourrait contenir des lettres , des poèmes ….
Le but est d’écrire quelque chose qui pourrait trouver des lecteurs
Si vous adhérez à ce projet , vous venez mardi 3 janvier avec le squelette bien réfléchi d’une intrigue , un scénario. On confrontera toutes les intrigues proposées et on se mettra d’accord pour en choisir une ….. et au travail
Si vous n’adhérez pas , venez tout de même à nos réunions , soit vous aiderez les « auteurs » à avancer , soit on se distraira avec des jeux littéraires .
Osons nous lancer dans un vrai travail « d’écrivain ».
vendredi 9 décembre 2016
mercredi 21 septembre 2016
Reprise de l'atelier écriture
N'oubliez pas que nous reprenons notre activité "écriture" mardi 4 octobre avec pour thème :"la photo" .
Le photographe , Jean-Claude Liehn sera présent parmi nous .
Il demande de regarder les photos du Boulou sur son site et d'écrire soit sur une photo en particulier , soit sur l'ensemble des photos . Peu importe la teneur du texte , écrivez ce dont vous avez envie ; il est tout prêt à entendre les critiques , positives ou négatives, de ses clichés mais aussi ce que chaque photo peut évoquer en vous .
Les photos sont sur son site : http://www.jcliehn.com; Elles seront exposées à la médiathèque et nous seront présentées en vidéo au cours de nos échanges .
D'autre part , Jean-Claude Liehn tiendra une conférence à la médiathèque vendredi 14 octobre à 18h , suivie du vernissage de l'exposition ;
Il sera présent aussi au café-philo du samedi 22 octobre sur le sujet : la photo, art ou outil de connaissance.
Venez nombreux , même si vous n'avez rien écrit, et parlez de toutes ces manifestations autour de vous, auprès de ceux que la photographie intéresse .
dimanche 8 mai 2016
Conférence de Jean-Claude Salomé mardi 3 mai 2016
Les danses dans la musique classique
Comme à son habitude , Jean-Claude nous a passionnés par son intervention. Nous avons avec lui découvert les diverses danses « cachées » dans les grands morceaux de musique classique depuis le Second Empire jusqu'en 1914 à l'aide de nombreux morceaux musicaux qu'il a eu la patience de sélectionner pour nous.
Je ne vais pas les énumérer ces danses ni vous refaire son exposé (j'en serais bien incapable , malgré mes notes ...), et sans l'accompagnement musical, ce serait bien terne, mais je vais simplement relever certains points.
D'abord, rendons hommage à Jean-Jacques Rousseau que nous connaissons tous comme écrivain mais que nous connaissons moins comme musicien. Il a pourtant écrit un dictionnaire de la musique et ce sont souvent ses définitions que Jean-Claude a empruntées pour présenter certaines danses.
Ce qui a fait une partie de l’intérêt de cette présentation c'est l'évocation de nombreux compositeurs : les uns très connus comme Brahms, Chopin, Offenbach, etc.. etc, Mozart bien sûr (on ne peut parler musique sans citer Mozart a-t-il souligné); d'autre totalement inconnus (ou presque ) du public profane que nous étions: connaissez-vous Joseph Eybler ? Ignace Paderewski ? Ramon Estrellas? Parfois leur musique nous « disait quelque chose » mais le nom…. ?
Nous avons aussi pris plaisir à entrevoir l'origine des noms des danses – origine parfois contestée mais peu importe-. Le MENUET, nous avions tous deviné que c'était une danse à pas menus , à petits pas. ; Le RIGAUDON a été inventé par un certain Rigaud ; La MAZURKA vient d'une région de Pologne , la Mazurkie (ceci confirmé par une polonaise présente dans l'auditoire);
La TARENTELLE vient de la ville de Tarente et aurait été crée pour redonner le goût de vivre à de pauvres gens piqués par une tarentule , (chacun sait que la piqûre de la tarentule rend mélancolique ) ; Sur la GAVOTTE , les avis sont partagés ; On dit qu'elle vient de la région des Gaves donc de notre sud-ouest , on dit aussi qu'elle vient de Provence où les paysans sont appelés 'gavots' donc de notre sud-est. Peu importe, elle est du sud !
Nous avons souri en pensant que longtemps danser la VALSE était contraire aux bonnes mœurs car pour la première fois les danseurs se touchaient ! Mais relisez l »Les souffrances du jeune Werther » C'est là que vous trouverez la plus belle description de la valse. On trouve des airs de valse joués sur des instruments en solo (piano de Chopin), en choeur, en orchestre , dans des ballets classiques (Coppelia de Leo Delibes), dans des opéras (La Traviata) et il existe même une valse sifflée (Le papa de Francine de Louis Varney)
Quant au CANCAN , il a été interdit puis réservé au cabaret accompagné d'acrobaties et du grand écart ; il est devenu le FRENCH-CANCAN quand il a été importé en Angleterre sur des airs d'Offenbach.
Et le QUADRILLE est la danse qui ouvre le bal de l'école polytechnique .. mais aussi des bals costumés .
Quant à la MATCHICHE (ou maxixe) , restée dans toutes nos têtes ou du moins dans celles de nos parents, savez-vous qu'on l'a retrouvée dans une boite à musique dans l'épave du Titanic ?
Jean-Claude ne pouvait finir sa présentation devant une majorité (?) de catalans sans évoquer la sardane . Connaissez-vous la « Canco d'amor i de guerra » de Rafael Martinez-Valls dont les librettistes Lluis Capdevilla et Victor Mora qui évoque dans une sarsuela la douleur des amoureux du Vallespir au moment de la bataille du Boulou en 1793? Je crois qu'elle ne se danse pas mais se chante seulement et la chorale de chants catalans du Boulou l'a chantée .
Après ce balayage dansant , nous nous sommes quittés dans la joie. Une assistante qui entendait Jean-Claude pour la première fois m'a dit : « Moi qui suis mélomane, j'ai passé une après-midi admirable » C'était certainement l'avis de tous.
Amicalement Françoise
mercredi 13 avril 2016
Les petits bonheurs par Annie
Deux fois par semaine, je vais chercher mes petits enfants à l'école. Ce sont deux rendez-vous que je savoure et que j'ai mijotés. Pour le repas, il faudra du pain tomate qu'ils adorent, du dos de cabillaud pour Pierre et du filet de sabre pour Cécile, et en dessert la tarte aux pommes maison. Cécile est à l'école maternelle; Quand sa maîtresse ouvre la porte de  la classe, elle va chercher son manteau accroché au_dessus de son prénom: Cécile, ensuite nous récupérons Pierre dans la cour des grands et nous allons chez moi: Mamie Annie en marchant, c'est tout près. Papi Jeannot nous attend. Pendant que je m'agite dans la cuisine, ils se blottissent dans le canapé où Papi Jeannot leur lit une histoire. L'heure du retour arrive vite et on se quitte devant l'école avec quelques baisers. Ces petits bonheurs sont de grands bonheurs, qu'on peut faire revivre comme si c'était aujourd'hui.
dimanche 10 avril 2016
Le bonheur et les petits bonheurs par Nicole
Le
BONHEUR ? N' est-ce pas une quête perpétuelle pour chacun de
nous ?
Mais
existe-t-il ? ... Où se cache t-il ? …Pouvons nous
l'apprivoiser puis
l'
enfermer afin qu' il ne s' échappe ?...
Pour
ma part j' ai su l' avoir trouvé lorsqu'il s' est évadé !
Par
contre ces « petits bonheurs » furtifs, impalpables,
émouvants m' ont aidée tout au long de ce parcours sur terre à
garder la joie de vivre et l' espoir. Je fais le vœu qu' ils m'
accompagnent jusqu'au bout du chemin...
Le
sourire de l' enfant, sa main dans la mienne, ses premiers pas, ses
bras autour de mon cou me furent de merveilleux présents mais aussi
combien de fois me suis-je sentie émue par la beauté d' un paysage,
la senteur d' une rose,
l'
ambiance d' un lieu, d' un moment , la rencontre d' un ou d' une
inconnue et que sais-je encore …
Sachant
que j' avais ce sujet à développer, j' ai observé et mis à part
dans ma mémoire quelques exemples :
Ce
matin au réveil j' ouvre les volets . Quelle surprise ! Le ciel
est bleu (hier il pleuvait), au loin le rose des pêchers en fleurs
se mêle au jaune lumineux des mimosas avec en fonds de décor le
Canigou au blanc chapeau, animé de contrastes ( zones d' ombres et
de lumière .. ) pas un souffle de vent, c' est merveilleux !
Au loin je perçois le chant des oiseaux heureux de cette aube
printanière . Je respire à pleins poumons. Une bouffée d' émotion
m'étreint, je voudrais arrêter le temps... demain sera un autre
jour, j' aurai oublié cet épisode (surtout si la pluie est de
retour) mais à cette minute même , je suis heureuse ! Je
savoure cette grâce qui m' est accordée aujourd'hui.
D'
ores et déjà je suis à l' affût d' un autre petit bonheur je
sais qu' il peut se trouver à tout moment, là même ou je ne l'
attends pas... sous une forme totalement différente, il me suffira
tout simplement de le reconnaître.
J'
ouvre ma boîte mail, j' ai une vidéo à découvrir, j' enregistre,
j' écoute.... Il s' agit d'un duo au saxo (un enfant et son
grand-Père) je suis absorbée par la magie de l 'instant c' est
beau ! Très beau ! Des larmes me piquent les yeux... un
petit bonheur de quelques minutes, très petit mais si doux et si
prenant !
J'
ai réussi à apprivoiser une chatte sauvage, ce n' est pas encore
formidable mais depuis quelques jours elle se laisse caresser à
condition que ce ne soit pas trop longtemps... ce midi elle s' est
introduite dans la maison, elle a pris d' office le coussin du chien
, je la trouve endormie, allongée de tout son long, je l' approche,
elle ouvre un œil, le referme et reprend le chemin de ses rêves. Je
me sens bien, un petit bonheur très limité qui ne deviendra demain
qu' un léger souvenir pour être remplacé par d' autres images qui
toutes aussi courtes que celles ci ensoleilleront ma vie.
samedi 9 avril 2016
Petits bonheurs par Amada
Bonheur,
amour et paix, ce sont pour moi les trois mots les plus puissants de
la terre.
Aujourd’hui
je vais vous parler de mes bonheurs, ils sont comme des petits lutins
espiègles et malicieux qui m’abordent n’importe où et n’importe
comment, ils peuvent être au coin d’une rue pour me faire
rencontrer des personnes que j’apprécie et comme le village est
petit ça arrive souvent.
Ils
peuvent être assis sur mon lit quand je me réveille pour me dire
que la journée sera belle malgré tous les aléas qu’elle comporte.
Là
où ils aiment se réunir et me donnent tout plein d’agréables
surprises c’est dans mon jardin, et comme par hasard ils sont tous
habillés en vert ; ils m’attrapent par la jambe pour me faire
remarquer la petite fleur qui s’épanouit à l’ombre du jasmin
élégant et odorant cadeau pour mes 60 ans ; d’autres
n’arrêtent pas de faire des bonds pour se balancer pendus par les
pieds aux grappes mauves de ma glycine qui esquisse un sourire en
regardant ces équilibristes ; il y en a un que je vois toujours
allongé au pied de ma vigne, tout saoul après d’avoir gouté ses
raisins sucrés et pleins de soleil qui éclatent dans sa bouche avec
un pschitt savoureux. Par ailleurs aujourd’hui il y en a un qui a
voulu m’accompagner ; je vous présente Toutenvert
Les
bonheurs les plus importants je les garde dans la boîte de mon cœur
pour pas qu’ils se perdent ; je vais vous en montrer deux ou
trois : venez avec moi, d’ici j’entends déjà qu’ils se
bousculent pour venir nous dire bonjour. Tout au fond je vois mon
premier bonheur, il est tout timide et il faut l’attraper avec
douceur…. Le voici ; c’est mon premier cartable que j’ai
eu pour mon premier jour d’école, il est en carton marron avec le
Bambi de Walt Disney dessiné qui fait une cabriole ; c’est un
bonheur parce qu’avec lui j’ai rentré dans le monde des adultes.
J’ai
aussi des triplés car c’est le même bonheur mais en triple ;
ils s’appellent René, Laurent et Idalie, j’avoue que ce sont mes
préférés.
Depuis notre dernière rencontre j’ajoute un autre
bonheur mais je le classe aussi avec les grands ; il est de
toutes les couleurs que j’ai failli ne plus voir. Rose et doux
comme le barba papa, jaune éclatant comme le soleil au printemps,
blanc immaculé comme l’agneau qui vient de naître, rouge puissant
comme les coquelicots dans nos prairies et c’est le Docteur
Pastoret qui me l’a donné en stoppant la progression de ma
maladie.
Ouf….
J’ai assez bavardé pour aujourd’hui, je n’ai plus rien à
dire…..
vendredi 8 avril 2016
Les petits bonheurs
J'
aurai tendance à fredonner l’air de Félix Leclerc
“c’est
un petit Bonheur
que
j’avais ramassé
il
était tout en pleurs
sur
le bord d’un fosse
quand
il m’a vu passer
il
s’est mis à crier
Monsieur
ramassez moi
Chez
vous emmenez moi”
Peut
–être est une reminiscence de ces anciens artisans qui sifflaient
ou chantaient lorsqu’ils travaillaient sur leur lieu de travail.
Le
dernier que j’ai entendu témoigner de sa joie de vivre, c’était
mon facteur, Mr Mano qui sifflait en distribuant le courrier.
Aujourd’hui plus personne ne manifeste sa joie, plus aucun passant
ne siffle sur le trottoir, et dans les garages, dans les chantiers
nulle complainte ne vient égayer les instants de la journée.
Les
mamans chantent-elles au moins quelques berceuses à leur enfant?
Je
ne saurai l’affirmer.
Dans
les écoles on apprenait le chant. Certes il y avait de belles voix
alors que d’autres chantaient comme des crécelles, mais lorsque
les choeurs entonnaient les couplets toutes les bouches s’animaient.
Pourquoi
ai-je focalise le Bonheur sur le chant? Je ne saurai l’expliquer.
Il
est vrai cependant que j’ai toujours aimé la chansonnette, et que
par l’intermédiaire de la radio, je trouve souvent du plaisir …
un petit Bonheur qui m’accompagne lorsque je suis dans ma cuisine,
ou lorsque je repasse mon linge. D’Aznavour à Brel, de Bruel à
La Callas, j’aime écouter la musique.
Petit
Bonheur tout simple.
Ferrer
Jackie. Les mots ont la parole, séance du 5avril 2016
mercredi 6 avril 2016
Un petit bonheur par Marie
C’est une fin
d’après-midi comme les autres. J’ai vaqué laborieusement à mes
loisirs, privilège des retraités et je me rends dans la petite
ville voisine, capitale de la cerise me procurer quelques pelotes de
laine pour occuper mes soirées hivernales.
Je réfléchis à notre
thème : « Les petits bonheurs ». Qu’est-ce que je
vais bien pouvoir raconter. Dès que je suis devant ma feuille
blanche, ça y est toutes les idées se mélangent, c’est très
difficile pour moi.
Il existe pourtant de ces
moments délicieux qui font notre bien-être.
Un instant de tendresse,
une randonnée dans nos merveilleuses Albères, un lever ou un
coucher de soleil à la plage, assise sur un relax, au Racou, un coup
d’oeil sur le Canigou, un bon livre, lovée dans un fauteuil, là
où le temps disparaît quelques instants, pratiquer la
procrastination, que c’est bon, se détendre en écoutant une
émission avec des intervenants intéressants, flâner dans les
allées d’une librairie en feuilletant de temps en temps un livre
et tant d’autres choses… Il y a bien sur une échelle dans ces
moments.
Donc me voilà dans ma
petite voiture et je ne suis pas plus avancée.
La radio en fond, j’écoute
une émission de musique classique d’une oreille distraite, lorsque
tout d’un coup une page de jazz, Glen Gould.
Glen Gould j’ai déjà
entendu son nom et celui de Bach aussi. Et tout à coup, c’est la
découverte. C’est magnifique. Je n’ai pas envie que ça
s’arrête. Les notes de son piano sont irrésistibles, elles
semblent voler sur le clavier. Son interprétation me laisse sans
voix. Mais ce moment passe très vite, déjà l’animatrice et son
invité reviennent et commentent. Ca y est c’est fini. Il reste au
fond de moi ce moment de plaisir. Je me promets en rentrant à la
maison de réécouter ce morceau et me renseigner sur le pianiste.
Mais cela ne sera pas pareil.
Il faut profiter de ces
petits moments sans préparation, ils font d’autant plus de bien.
Marie
05
Avril 2016
mardi 5 avril 2016
Les petits bonheurs ..... c'est...
La saveur veloutée d'un bol de chocolat
La saveur interdite d'un verre de coca
La saveur piquante d'un morceau d'ananas
La vue du Canigou tout de blanc enneigé
La vue de nos vergers tout de fleurs de pèchers
La vue de mon figuier tout d'oiseaux chargé
L'odeur de beaux freezias offerts par une amie
L'odeur de mon jardin arrosé parla pluie
L'odeur du linge sec parfumé par la nuit
L'écoute deRavel et de son Boléro
L'écoute de Chopin et de son piano
L'écoute d'un chant de Lény Escudéro
La caresse d'un enfant parti mais revenu
La caresse du sable autour de mon pied nu
La caresse d'un vent fort brise devenu
Le plaisir d'évoquer tout cela simplement
Au coeur de l'amitié, tout comme en ce moment
La saveur veloutée d'un bol de chocolat
La saveur interdite d'un verre de coca
La saveur piquante d'un morceau d'ananas
La vue du Canigou tout de blanc enneigé
La vue de nos vergers tout de fleurs de pèchers
La vue de mon figuier tout d'oiseaux chargé
L'odeur de beaux freezias offerts par une amie
L'odeur de mon jardin arrosé parla pluie
L'odeur du linge sec parfumé par la nuit
L'écoute deRavel et de son Boléro
L'écoute de Chopin et de son piano
L'écoute d'un chant de Lény Escudéro
La caresse d'un enfant parti mais revenu
La caresse du sable autour de mon pied nu
La caresse d'un vent fort brise devenu
Le plaisir d'évoquer tout cela simplement
Au coeur de l'amitié, tout comme en ce moment
Un petit bonheur par Monique
Décrire
un petit bonheur?
Un
seul?
Alors
qu'il y en a mille?
Pourquoi
celui-là, plutôt qu'un autre?
Avez-vous
pensé
Aux
délaissés?
A
leur jalousie?
Imaginez
qu'ils fassent la grêve
Pour
se venger?Ah non, merci!
C'est
un petit bonheur
de
croiser un sourire
d'écouter
la musique,
d'ouvrir
un roman, le lire.
D'entrer
dans une expo Faire des plaisirs
menus
de
partager un apéro et même
viser l'absolu
et de
monter à vélo. Sans
attendre d'être reconnu.
D'aller
au cinéma Plonger dans
un regard
de
boire un chocolat partager
souvent tard
ou se
croiser les bras, une peine ,
un cafard
Admirer
le Canigou, Et cette cascade
qui mousse,
Aux
idées noires,tordre le cou les rires qui
éclaboussent,
et
s'esclaffer comme des fous. les violettes
qui poussent.
Le
petit bonheur, il est caché comme la timide violette dans le
sous-bois.
Le
petit bonheur, on peut passer très près et ne pas le voir et même
l'écraser
par
négligence.
Espiègle,
il ne se dévoile pas, il faut le débusquer, l'apprivoiser, puis le
choyer
et
l'emmener partout avec soi.
Alors,
ce petit bonheur-là, il se déploie, prend ses aises, redécore
l'environnement de ses pépites inattendues.
Dans
les éclats de rire des petits-enfants qui courrent à celui qui, le
premier
entrera
dans mes bras, il est là.
Dans
le sourire de cet inconnu que je croise, il est là.
Dans
le merci du piéton pour qui je me suis arrêtée, il est là.
Dans
le regard complice échangé avec l'ami, il est là.
Dans
cette petite salle où je vous retrouve, le mardi, il est là.
vendredi 5 février 2016
Dis moi dix mots par Amada
Vous
êtes journaliste à l’Indépendant ? ,
c’est un bon métier, je pense que pour la journée internationale de la
francophonie vous devez avoir pas mal de choses à raconter. Je vous dis ça
parce que moi que je travaille dans un camping de notre belle région où il fait
toujours bon vivre ; je côtoie ces
francophones et franchement quelque fois me font tourner la tête en bourrique,
je pourrais écrire un libre plein des anecdotes.
La
première m’est arrivée quand un client à l’air chafouin m’a demandé s’il y avait un dépanneur dans le coin ; moi toujours prêt à rendre service je
lui ai répondu que oui et je lui ai donné l’adresse, sa tête a changé et tout
content m’a dit – parfait, j’irais ce soir à dix heures ; je n’ai rien compris
car le dépanneur de voitures ferme à six heures mais on m’a toujours dit que le
client a toujours raison. Le lendemain il m’apostrophai tout énervé – je me suis
fait engueuler car quand j’ai sonné à dix heures il dormait déjà et en plus il
n’avait rien à vendre….-
Un
client belge très sympa cet automne au cours d’une conversation me dit – j’ai
vu une lumerotte à l’orée du bois-,
et moi pour lui rendre service je lui réponds – chez nous on dit pleurote- tout
étonné s’exclame– d’accord, je vais vider une citrouille et mettre un pleurote
dedans pour illuminer ma caravane.
J’ai
eu aussi une petite dame de Genève toute pomponnée qui m’arrête dans une allée
et me demande – Qu’est-ce que vous donnez à vos plantes, elles sont toutes vigousses- je l’ai regardé d’un air ahuri
car mes plantes sont tout à fait normales. Elle me dit prenez un ristrette, ça va vous réveiller, je
vous le paye ; sans grande conviction et
en me référant à mes notions d’italien je me sers un café, à ce moment
elle me fait un sourire d’oreille à oreille et me dit – vous voyez quand vous
voulez ?, bon je pars avant qu’il ne drache-,
et là j’ai dû de consulter le dico pour savoir ce qu’elle voulait dire. Vous
non plus vous ne connaissez pas ce mot ? Eh ben dracher ça veut dire
pleuvoir, comme quoi…
L’année
dernière un monsieur, le jour de l’inscription me dit – Je suis un Champagné dans mon pays- et moi comme
il marchait un peu de travers j’ai rajouté – et ici aussi monsieur….- vous
trouvez normal qu’il soit tout content que je le traite de pompette ?
Un
canadien me disait une fois que le vent fait voler la poudrerie chez lui, ces caribous toujours si exagérés avec leur
climat ; chez nous on a la tramuntana et jamais elle a soulevé une
poudrerie et encore heureusement parce que c’est un tout petit peu dangereux à
cause des explosions dirons-nous.
J’ai
laissé la plus savoureuse pour la fin ; un jour une jeune haïtienne aux
longs cheveux couleur de jade me dit – je veux que tu me prennes avec ton tap-tap et tu m’amènes loin –
Moi
j’étais tout émoustillé mais cette situation cocasse c’est fini en faisant un
tour avec mon minibus selon le désir de la jolie demoiselle, tant pis….
Entre
tous je vais devenir fada. Je vois
que je vous ai fait bien rigoler, tant mieux. Vous me tiendrez au courant pour un éventuel
article dans votre journal ? Vous savez où me trouver, Bonne journée.
Vivre juste à côté de l’Espagne
Vivre juste à côté de l’Espagne, c’est
accepter que des mots qui ont jadis résonné sur
notre territoire, sur notre sol, puissent des siècles plus tard avoir conservé
un souffle de vie.
Avoir sanctionné mes aïeux parce qu’ils
s’exprimaient en catalan, la langue de Pablo Casals, celle de Picasso ou de Dali. Leur
avoir ligoté une main derrière le dos pour qu’ils cessent d’utiliser un
vocabulaire appris dès la naissance.
C’était pour eux une sanction inique. Il fallait à tout prix écrire et
parler en bon français au risque d’être montrés du doigt et humiliés. Ce
catalan qu’ils parlaient comme on respire, cette langue vernaculaire qu’ils
utilisaient comme on se sert d’un viatique pour exister, pour communiquer, pour
aimer, il a bien fallu s’en débarrasser , renier ses origines! …
Longtemps mon grand-père et ma grand-mère
ont du batailler pour que le français de Victor Hugo, de La Fontaine puisse un
jour couler dans leur bouche sans chercher leur traduction…
J’ai été nourrie aux deux langues. Assise
à table face à mes parents et à mes grands-parents, c’est à la fois le français
et le catalan qui ont consolidé mes
racines.
Et puis j’ai grandi, j’ai vu, je n’ai rien vaincu.
J’ai voyagé, j’ai côtoyé d’autres Français
et surtout des étrangers qui m’ont à leur tour nourrie de leur culture. Le
petit-fils des voisins, celui qui venait en vacances et qui nous parlait de
Marseille, de la sardine qui avait bouché le port et que l’on croyait
aveuglément. Certes, il était un peu fada, mais nous ne savions pas alors que
les Marseillais peuvent parfois en rajouter…
C’est mon amie Jeannette qui m’a fait découvrir l’Asie, le Vietnam où
sa maman était née. C’est là que son père avait rencontré cette belle
indochinoise aux kimonos de soie. Photographiés tous deux sur sur un “pousse-pousse” à Hanoï, je découvrais alors les moyens de
locomotion tractés par des hommes… “Pousse-Pousse”, ” tap tap “ tous ces noms issus d’une onomatopée me renvoient à d’autres “toucs toucs” qui dévalent parmi les
rues encombrées de Thaïlande. J’ai parcouru quelques unes de ces rues, à
Bangkok. Je me suis même laissé aller à grimper sur la banquette d’une de ces carrioles alors qu’une personne
émaciée, à la peau brillante, aux yeux bridés et au langage inconnu, courait vers
l’avant. Je n’ai pas renouvelé l’expérience!
Faire courir quelqu’un même si c’est pour découvrir sa ville. Très peu
pour moi! J’en avais honte, presque des remords…
C’est en Asie, mais aussi en Afrique que
j’ai vu tous ces petits commerces dans lesquels on trouve même ce que l’on ne
cherche pas! On parle de dépanneur au Canada. Eh bien les dépanneurs sont des
millions sur terre. Entrer chez eux, c’est découvrir la culture, la richesse
d’un pays. C’est sentir, humer les odeurs, les essences, les parfums les plus
exotiques, inconnus à nos narines asptisées, éduquées à l’européenne. Que de
senteurs ainsi découvertes , à travers la lumerotte d’un Rideau de perles, ou
celui non moins artistique d’un tapis tissé par des mains peintes au henné et par des doigts ornés de bagues d’or
ou d’argent. C’est au Maroc que j’ai
acheté mon tapis bleu de Fes. Le vendeur au regard chafouin a même trouvé que mon
époux ressemblait à l’acteur Anthony de Quinn . La particule ajoutée venait
elle se greffer à la stratégie mercantile du marchand de tapis? Je ne saurais l’affirmer…
Lors de me pérégrinations je m’aperçois que je
n’ai jamais privilégié les pays près du cercle polaire. Je m’en suis approchée
du côté d’Oslo mais nous étions en été et le jour qui se prolonge donnant au
ciel des nuances bleutées suffisait à mon Bonheur. La neige je l’ai plutôt
survolée, quand dominant la grande plaine blanche de Terre Neuve j’ai admiré
ces grandes étendues qui invitent aussi à la rêverie . J’aurais bien aimé me laissé choir dans ce
décor ouateux, cette poudrerie immaculée et silencieuse! On peut bien se
laisser emporter par son imagination: vu du ciel tout est encore plus beau!
Je revenais du Mexique. Arrivée prévue à
l’aéroport de Francfort. Cette énorme plate forme touristique, donc cosmopolite
était ce jour-là tapissée de blanc. La neige qui tombait à gros flocons
recouvrait d’une fourrure blanche pistes et maisons, parcs et jardins.
Tout étonnée de me voir prisonnière des éléments je n’ai pas réagi
lorsque la pluie a succédé à la neige, transformant ce paysage de carte postale
en un décor sale, laid et pitoyable. Il drache ai-je entendu. Drache? Au milieu
de la foule j’ai entendu ce cri, j’ai eu l’impression d’être à la Tour de
Babel. Certes je comprenais ce qu’il signifiait, mais ce mot m’était totalement inconnu!
En voyage ou chez moi, je ne me suis jamais prise pour une personne
d’influence. Une champagné dit-on au Congo. Voilà encore un pays que je ne
connais pas. Cependant j’ai parfois usé de mon influence pour corriger certains
de mes élèves qui croyant s’exprimer correctement, , utilisaient le verbe
“espanter”. Ils voulaient traduire leur peur, Je suis “espanté”. Lorsque
gentiment je leur assurais que ce mot n’était pas dans le dictionnaire, ils en
étaient les premiers étonnés. D’ailleurs ce ne sont pas que les élèves! Dans la
rue, chez nous, dans ce département des Pyrénées-Orientales combien de
personnes croivvvvent* ( oui j’ai bien écrit croivvvent) que le mot est avéré…
Ce sont encore les emprunts à notre voisine la Catalogne !… En fait la vie, l’histoire, la culture et donc
le vocabulaire sont tout simplement des liens tenaces. Les mots ne s’envolent pas comme les feuilles au vent. Ils n’éclatent
pas en l’air comme des bulles de savon. Ils subsistent longtemps, longtemps Même si on
leur interdit de passer les frontières, les mots savent émigrer. Durer,
persister. Comme un bagage qui accompagne l’exilé, comme une peau qui colle au
corps, comme un bijou de famille que l’on transmet de génération en
génération les mots ont ce pouvoir de
survivre aux drames. Ils ont la puissance, la force, la vigousse dirait-on près du lac Léman. Ah tous ces mots comme ils m’enchantent!
Comme il est agréable de comparer nos mots, de savourer leur équivalences, de
s’émerveiller de la richesse qu’ils véhiculent, porteurs d’un message
universel: l’Humanité.
J’ai été ravie d’évoquer mes souvenirs de
voyage, de culture et d’accorder ainsi à la langue, aux mots ce petit moment de
détente . J’ai juste pris le temps de boire une café très serré, celui que me
confectionne ma machine à café italienne, mondialement reputée pour ses
ristretto, et que je savoure en relisant mon texte.
·
Beaucoup de personnes dans les Pyrénées-Orientales emploient le
verbe croire à la 3ème personne du pluriel en ajoutant le”v” entre les voyelles “I”et “e”.
Jackie Ferrer-Saleilles
Les dix mots par Amédine
Toute ressemblance avec des lieux ou des personnages
existants n’est pas pure coïncidence ; bien au contraire tout existe dans
la réalité.
………………………………………………………………………………
Ce n’était pas encore le temps de la poudrerie, à Aristot. J’avais remarqué ce petit village , bien
avant tout cela, un jour, depuis l’autre côté de la vallée, en grimpant vers
d’austères et éblouissantes montagnes. Je m’étais promis…Ce nid d’aigle
m’intriguait. Oui, un vrai nid d’aigle, accroché sur des pentes abruptes, un
miracle d’équilibre.
C’est dire si la route grimpait et virevoltait, de lacets en
lacets , fort étroite. Au temps de la poudrerie,
je ne me fusse point aventurée sur ce trajet. Toutefois il avait bien draché quelques jours auparavant. Les
bas côtés de la route en portaient encore les stigmates. Que voulez-vous, ce
n’était pas un lieu ordinaire que ce village perdu, accroché par ses griffes de
pierre aux flancs de la sierra.
Un peu plus tard, ancrée sur ce perchoir de rocs, je
décidai, dans la noire nuit automnale de parcourir ce village étrange où même
un tap tap ne se fut point hasardé.
Les quelques
lumerottes blafardes me guidaient dans des ruelles qui n’en étaient pas,
juste sentiers d’herbe et de rocs où
veillaient de nombreux chats à la mine chafouine.
Il eut été vain que je cherchasse en ce lieu un quelconque dépanneur qui m’eut servi quoi que ce
fût ; pas le moindre espoir de
ristrette et ce fut d’ailleurs préférable pour profiter de la plénitude du
sommeil en ces lieux.
La soirée était bien avancée et je débouchai sur la rue
principale, guère mieux éclairée par d’éparses lumerottes, lorsque je le vis. Je fus surprise par cette silhouette
immobile, appuyée sur sa canne. Il m’interpella brusquement , dans cette langue
étrangère un peu rauque que heureusement, je comprends et je parle. Il crut,
m’avoua t’il, que c’était sa sœur qui arrivait par le sentier. Il l’attendait,
elle venait de là bas, au loin, dans la nuit étoilée de cette fin d’automne
glacée. Alors nous engageâmes la conversation. C’était un très vieil homme qui
attendait sa vieille sœur, comme ils durent s’attendre souvent dans leur
enfance. Pourtant ce ne fut pas son enfance qu’il évoqua, toujours appuyé sur
sa canne, la mine chafouine , le
regard tourné en dedans, vers ses souvenirs. Du temps où le berger vigousse qu’il était courait la nuit
dans les montagnes pour assister une vache qui devait vêler. On eut pu le croire un peu fada, s’il n’avait évoqué avec passion
son métier d’autrefois.
« ah, me dit il dans sa langue, c’est sûr que j’étais
un peu fada… »
Et ses yeux luisants riaient dans l’obscurité. « Mais
tu sais, conclut-il, tandis qu’une noire silhouette se profilait au bout de la
rue, j’étais un homme simple…pas comme ce champanié
de Manuel, ajouta t’il, en désignant du bout de sa canne une maison
imposante, altière, un brin ostentatoire.
Je n’en appris pas davantage. Il se levait déjà pour aller
au -devant de sa sœur et je repris mon chemin par les sentiers escarpés , mi
escaliers, mi venelles où veillait toujours la dizaine de chats à la mine chafouine sous la lueur blafarde des lumerottes…
…………………………………………………………………………………….
Oui un bien étrange voyage hors du temps et hors du monde en
ce village au nom évocateur, Aristot. Là bas en catalogne, aux confins de la
Cerdagne.
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