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mardi 3 novembre 2015

Sans titre par Colette

Je n'ai pas écrit le texte que je vous soumets aujourd'hui. Il s'agit de la traduction d'une tablette pré-sumérienne dont le mystère a récemment été percé et qui m'est parvenue grâce à une de mes accointances. Sa haute valeur historico-philosophique et le rapport certain quoique quelque peu distant avec le sujet présent, me pousse à vous le soumettre.
Il me faut vous expliquer que le traducteur n'est autre que le fils du cousin de l'oncle de ma voisine et comme cet éminent ethno-anthropologue était venu se resourcer au bon air catalan auprès de la nièce du cousin de son père et comme il emplissait ses poumons près de la haie qui sépare nos deux propriétés, nous entamâmes une brève conversation après les salutations d'usage. Il me parla de l'écriture pré-sumérienne et donc pré-cunéiforme dont il était devenu un expert au fil des ans mais sans cacher les innombrables difficultés qu'il devait encore affronter. La tablette sur laquelle il travaillait retraçait un bref dialogue. Deux interlocuteurs échangeaient leurs opinions sur la grande découverte technologique de cette époque plus de 4000 ans avant notre ère : l'invention de la roue. Si l'un deux paraissait confiant dans les possibilités de cette invention, l'autre paraissait plus réticent à accepter la nouveauté.
Je vous livre ce texte important en primeur ( il n'a pas encore été publié ). La traduction reste assez littérale mais il a fallu adapter certaines formules afin de le rendre compréhensible de nos jours. Les deux interlocuteurs sont : Astivejobor et Natoududynosor.
ASTI : Je viens de passer quelques jours dans cette grande plaine au bas d'une montagne dans le pays qui est depuis peu Assur. Là, j'y ai vu des hommes transporter leur gibier dans une sorte de coffre qui avance sans qu'on ait besoin d'exercer plus qu'une simple poussée car ce coffre qu'ils appellent " chariot " est monté sur deux de ces inventions qu'ils appellent " la roue ", deux pièces qui ont la forme de la lune et qui tournent sur elles-mêmes entraînant le coffre que l'on tire ou pousse sans avoir besoin de le porter. Quel progrès, quelle facilité, plus d'épaules fourbues, ni de reins en compote !
NATOU : mais qu'est-ce que tu racontes ? Ces habitants du pays qui est depuis peu Assur n'ont jamais rien trouvé qu'on ne leur ait déjà montré ! Et quelle idée de transporter son gibier de cette façon. Quant il le met sur ses épaules, d'abord, le chasseur reste au chaud après l'effort et la viande s'attendrit. Il montre sa force, les femmes le jugent au poids qu'il est capable de porter et il trouve ainsi une compagne plus aisément... Tu veux la fin de la famille ? plus d'enfants, la fin de notre tribu ? Non, crois-moi, cette mode passera .
ASTI : Tu es vraiment d'une autre époque. Imagine comme il serait facile de transporter toutes sortes de choses, chacun pourrait avoir son " chariot ", on pourrait même y mettre les femmes et les enfants et ainsi faire de bien plus longs voyages, explorer des contrées inconnues, avancer sans avoir besoin d'autant de repos .
NATOU : Ah, non, vraiment tu rêves, Chacun son chariot, eh ? Et comment pourras -tu faire avancer tout le monde en même temps ? Déjà que nos sentiers sont trop étroits pour que nos ânes se croisent .
ASTI : Eh bien, il faudra élargir .......
La traduction s'arrête ici mais mon ami l'ethno-archéologue poursuit se travaux sur la deuxième face de la tablette et espère terminer la traduction sous peu. Je vous tiendrai au courant.
Comme Astivejobor, je reste persuadée du bien-fondé de la technologie. Vous l'avez comme moi reconnu à son nom, notre interlocuteur est l'ancêtre de l'inventeur du smartphone. Les gènes ne mentent pas et l' on n'arrête pas le progrès !!!

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