Je
n'ai pas écrit le texte que je vous soumets aujourd'hui. Il s'agit
de la traduction d'une tablette pré-sumérienne dont le mystère a
récemment été percé et qui m'est parvenue grâce à une de mes
accointances. Sa haute valeur historico-philosophique et le rapport
certain quoique quelque peu distant avec le sujet présent, me pousse
à vous le soumettre.
Il
me faut vous expliquer que le traducteur n'est autre que le fils du
cousin de l'oncle de ma voisine et comme cet éminent
ethno-anthropologue était venu se resourcer au bon air catalan
auprès de la nièce du cousin de son père et comme il emplissait
ses poumons près de la haie qui sépare nos deux propriétés, nous
entamâmes une brève conversation après les salutations d'usage. Il
me parla de l'écriture pré-sumérienne et donc pré-cunéiforme
dont il était devenu un expert au fil des ans mais sans cacher les
innombrables difficultés qu'il devait encore affronter. La tablette
sur laquelle il travaillait retraçait un bref dialogue. Deux
interlocuteurs échangeaient leurs opinions sur la grande découverte
technologique de cette époque plus de 4000 ans avant notre ère :
l'invention de la roue. Si l'un deux paraissait confiant dans les
possibilités de cette invention, l'autre paraissait plus réticent à
accepter la nouveauté.
Je
vous livre ce texte important en primeur ( il n'a pas encore été
publié ). La traduction reste assez littérale mais il a fallu
adapter certaines formules afin de le rendre compréhensible de nos
jours. Les deux interlocuteurs sont : Astivejobor et Natoududynosor.
ASTI
: Je viens de passer quelques jours dans cette grande plaine au bas
d'une montagne dans le pays qui est depuis peu Assur. Là, j'y ai vu
des hommes transporter leur gibier dans une sorte de coffre qui
avance sans qu'on ait besoin d'exercer plus qu'une simple poussée
car ce coffre qu'ils appellent " chariot " est monté sur
deux de ces inventions qu'ils appellent " la roue ", deux
pièces qui ont la forme de la lune et qui tournent sur elles-mêmes
entraînant le coffre que l'on tire ou pousse sans avoir besoin de le
porter. Quel progrès, quelle facilité, plus d'épaules fourbues, ni
de reins en compote !
NATOU
: mais qu'est-ce que tu racontes ? Ces habitants du pays qui est
depuis peu Assur n'ont jamais rien trouvé qu'on ne leur ait déjà
montré ! Et quelle idée de transporter son gibier de cette façon.
Quant il le met sur ses épaules, d'abord, le chasseur reste au chaud
après l'effort et la viande s'attendrit. Il montre sa force, les
femmes le jugent au poids qu'il est capable de porter et il trouve
ainsi une compagne plus aisément... Tu veux la fin de la famille ?
plus d'enfants, la fin de notre tribu ? Non, crois-moi, cette mode
passera .
ASTI
: Tu es vraiment d'une autre époque. Imagine comme il serait facile
de transporter toutes sortes de choses, chacun pourrait avoir son "
chariot ", on pourrait même y mettre les femmes et les enfants
et ainsi faire de bien plus longs voyages, explorer des contrées
inconnues, avancer sans avoir besoin d'autant de repos .
NATOU
: Ah, non, vraiment tu rêves, Chacun son chariot, eh ? Et comment
pourras -tu faire avancer tout le monde en même temps ? Déjà que
nos sentiers sont trop étroits pour que nos ânes se croisent .
ASTI
: Eh bien, il faudra élargir .......
La
traduction s'arrête ici mais mon ami l'ethno-archéologue poursuit
se travaux sur la deuxième face de la tablette et espère terminer
la traduction sous peu. Je vous tiendrai au courant.
Comme
Astivejobor, je reste persuadée du bien-fondé de la technologie.
Vous l'avez comme moi reconnu à son nom, notre interlocuteur est
l'ancêtre de l'inventeur du smartphone. Les gènes ne mentent pas et
l' on n'arrête pas le progrès !!!
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