Toute
une histoire que celle de « la grande armoire » ou plus
exactement celle de ma Grand-mère maternelle....
J'
ai vécu quelques années dans l' espoir de connaître cette petite
dame bretonne qui était en photo dans la chambre de mes parents, j'
aimais ses rides... j' aimais sa petite coiffe blanche... mais
surtout les yeux brillants de ma Mère lorsqu' elle m' en parlait...
Rien à voir dans le portrait de cette Mamy (d' un autre monde pour
mon esprit de petite fille) avec celui de ma « Mémère »
parisienne que j' adorais mais qui était bien réelle et n' évoquait
pour moi aucun mystère,
Combien
de fois ai-je entendu ces paroles : Après la guerre
nous irons à Cancale et nous te présenterons à toute la famille !
Puis
un jour j' ai compris que le rêve de Maman qui était devenu le mien
s' était écroulé à jamais...
je
la voyais triste dans ses vêtements noirs , les yeux
souvent embués de larmes. Même Papa avait perdu son sourire
enjôleur.
Enfin
il y eu ce projet du voyage de la « Grande armoire »...
J'
ai su plus tard que mes parents avaient renoncé à l' héritage pour
le léguer en intégralité aux frère et sœurs de Maman qui s'
étaient occupé jusque' à la fin de ma grand-mère .
Simplement
Maman avait demandé l' armoire familiale « Louis Philippe »
qui représentait pour elle un souvenir précieux.
Il
avait été décidé qu' elle voyagerait par le train, J' en
attendais l' arrivée comme si c' était le retour du Messie et du
bonheur dans la maison. Je voyais bien la lueur qui éclairait
maintenant les yeux de ma Maman ! C' était fugace mais
visible...
Je
ne sais comment Papa s' était débrouillé pour le transport de la
gare à la maison, j' en ai perdu le souvenir. Nous n' avions pas de
voiture ! Ce dont je me souviens c' est de ma déception lorsque
j' ai vu arriver des morceaux de bois... Une armoire en kit quelque
part.. causant d' énormes difficultés à mes parents pour ajuster
chaque panneau... j' ai cru qu' ils n' y arriveraient jamais !
Elle
se transforma petit à petit et pris de l' allure au fur et à mesure
de la disponibilité de mon Père, le soir après son travail.
Enfin
elle était sur pied... c' était un dimanche... c' est bizarre mais
ce jour est resté encré dans ma mémoire...
Maman
l' avait cirée et faite reluire, elle trônait dans la salle de
séjour, majestueuse et fière, elle brillait intensément,on aurait
pu se mirer dans ce bois clair et rosé. je l' observais avec les
yeux de l' amour. C' était un peu de mon aïeule ressuscitée
et toujours aussi mystérieuse !
Nicole
tu vas m' aider à ranger dans la « grande armoire » !
Oui
Maman .
Voilà
elle venait d' être baptisée et son nom lui est toujours resté.
Il
va sans dire qu' au décès de mes Parents j' ai récupéré ce
mobilier, je l' ai bichonné... il m' a suivi dans mes
déménagements et a toujours occupé une place royale jusque' au
jour où le destin en a
décidé
autrement mais cela c' est une autre histoire.... pas très heureuse
cette fois. Peut-être éprouverai-je l' envie de me raconter si
un jour le sujet se présente....
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